Une journée d'information et de sensibilisation sur le recyclage et la valorisation des déchets organisée par l'association environnementale Eco-Nature de Bouzeguène, localité située à 60 km à l'est de Tizi Ouzou, où un bilan exhaustif de l'expérience sur le tri sélectif et le recyclage des déchets a été décortiqué par les participants. Cette journée a été animée par des universitaires, des responsables d'entreprises de recyclage récemment installées ainsi que des comités de village, des élus de diverses APC et quelques participants venus d'autres wilayas pour s'imprégner de l'expérience de Bouzeguène, cette région pionnière en matière de tri des déchets, qui détient la palme en matière de "villages écologiques" et un record de lauréats au concours Rabah-Aïssat du village le plus propre de Tizi Ouzou. Lors de son intervention, le Dr N. Siad, de l'université Mouloud-Mammeri, a traité du thème de la réglementation en matière de protection de l'environnement, alors que le Dr Arezki Hammoum a présenté l'état des lieux dans la commune de Bouzeguène. "L'APC n'a jamais assuré la collecte des déchets sur tout le territoire de la commune alors que la loi l'oblige à prendre en charge tous les déchets des villages", a-t-il, d'emblée, affirmé, tout en ajoutant : "Dans le cadre des projets relatifs à la protection de l'environnement, les jeunes trompent les responsables de l'Ansej. Ils décrochent des prêts bancaires dont l'objectif est de faire un véritable travail de tri, mais, au final, ils rejettent tout dans les décharges." Cinq groupes d'étudiants, en mastère en gestion des déchets ménagers, ont présenté un état des lieux dans les villages qui ont installé des centres de tri. Ils ont, par ailleurs, insisté sur la sensibilisation des femmes par lesquelles commence le tri et dans les établissements scolaires. Les représentants des entreprises, entre autres Revaplast d'Akbou, ARV pour les cartons à Tamda, Aluverplas pour le verre et les cannettes à Tamda ont évoqué l'objectif qu'ils se sont assigné, notamment celui de la collecte des matières recyclables. Le séminaire s'est achevé par l'intervention de quelques comités de village, des représentants de diverses APC et d'un représentant d'une association environnementale venu de Constantine. Cette journée a permis d'évaluer l'expérience du tri sélectif, en termes de démarche dans la conduite du projet, de résultats enregistrés, de contraintes et de difficultés rencontrées. Il s'agira d'identifier les solutions appropriées à adopter en fonction du contexte et de la réalité des lieux visés. Cela permettra d'amorcer une dynamique qui dépassera les quelques villages de la commune qui ont initié le tri sélectif. Toujours est-il que depuis 2014, les villageois se plaignent de l'absence de l'Etat qui semble plutôt branché vers les CET. Les responsables associatifs ont listé les freins et les obstacles à lever pour améliorer le tri et le recyclage. Et comme dira un membre associatif : "Il faut changer notre regard sur nos déchets et considérer que derrière ce qu'on appelle ‘déchets', il y a de l'or et des milliards de dollars." KAMEL NATH OUKACI