L'Union africaine fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, le thème choisi par l'UA pour l'année 2018 étant "Gagner la lutte contre la corruption". L'Union africaine n'arrive toujours à sortir de sa dépendance financière vis-à-vis de ses partenaires régionaux et internationaux, comme le démontre le bilan de la 31e réunion des chefs d'Etats de cette organisation qui a eu lieu à Nouakchott (Mauritanie) les 1er et 2 juillet. Outre ce qui semble être une mauvaise gestion de ses ressources financières, l'organisation panafricaine a du mal à récupérer les cotisations de ses Etats membres. En effet, le taux de recouvrement des cotisations des pays membres de l'UA ne dépasse pas les 30%, alors que l'Organisation panafricaine ambitionne d'assurer son autonomie financière à l'horizon 2020, selon l'APS. Le budget de l'UA est consacré à hauteur de 75% à son fonctionnement et les autres 25% vont aux opérations de paix et sécurité en Afrique, au moment où le nombre de pays contribuant au budget de l'UA demeure "très limité". Ce déficit est comblé par des donateurs et des contributeurs, notamment la Banque mondiale, la Chine, la Turquie et l'Union européenne. Mais cette dépendance lui coûte cher, car l'argent octroyé par ces organisations et pays lui coûte assez cher et la laisse à la traîne en l'empêchant d'être à la hauteur des objectifs de développement qu'elle s'est fixée pour les années à venir. Aussi, durant les débats "intenses" durant les deux jours de réunions à huis clos, les Etats membres se sont mis d'accord pour bloquer le budget du Parlement africain dont le bilan comporte plusieurs réserves. Par ailleurs, les propositions sur les réformes tous azimuts de l'UA ont été adoptées par les chefs d'Etat et de gouvernement qui ont appelé à préserver l'image de l'Afrique et de son organisation en veillant notamment à l'application des décisions de l'UA. Il s'agit pour eux de "préserver les intérêts et la dignité de l'Afrique", à travers ces réformes qui s'inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de l'Agenda 2063. Dans ce sens, le président en exercice de l'UA, Paul Kagamé a mis l'accent sur la poursuite et l'accélération des réformes institutionnelles au sein de l'Union par la généralisation de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale. Plusieurs pays, dont l'Algérie, ont signé l'acte d'adhésion à la ZLEC, en attendant que d'autres pays leur emboîtent le pas pour faire du continent un marché dynamique et prospère, tourné vers le développement et la modernité. Sur le plan sécuritaire, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA ont regretté que l'image renvoyée par l'Afrique soit celle d'un continent ravagé par des conflits, des crises, le terrorisme, l'émigration clandestine et le crime organisé, alors que les indices de développement du continent sont en progression constante dans certains pays, bien que cela ne bénéficie pas forcément aux populations. R. I./Agences