Ahmed Ouyahia à son arrivée à Nouakchott De l'avis même de M. Faki, le combat contre la corruption doit être global en 2018, car la corruption prive l'Afrique de près de 50 milliards de dollars, chaque année. Les travaux du 31ème sommet des Chefs d'Etat et de gouvernements de l'Union africaine (UA) ont débuté hier à Nouakchott (Mauritanie), avec la participation du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. «Remporter la lutte contre la corruption: une voie durable pour la transformation de l'Afrique» est le thème retenu pour ce sommet. Le président Mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, a indiqué, à l'ouverture des travaux, que l'Afrique fait face à des défis sécuritaires, notamment le terrorisme, l'extrémisme, la drogue et la multiplication des foyers de tension, nécessitant la coordination des efforts. Les dirigeants africains se sont d'abord penchés sur le problème de la corruption qui mine les efforts de développement économique. En proie à différents conflits, l'Afrique se doit de privilégier le dialogue dans la résolution des conflits, avec des solutions purement africaines. Dans ce cadre, la question du Sahara occidental était au centre des préoccupations, puisqu'elle était inscrite, pour la première fois, comme un «point à part et séparé» dans l'ordre du jour de ce 31ème sommet. La paix et la sécurité étaient également inscrits à l'agenda des dirigeants africains qui ont examiné les moyens de faire face à la radicalisation et l'extrémisme violent, considérés comme des facteurs de la menace terroriste. Le règlement des situations de crise et de conflit au Sahel, en Libye, au Soudan du Sud et au Mali, qui font face au terrorisme et à ses différentes connexions, relève de la seule responsabilité des Africains. Le 31e sommet des chefs d'Etat et de gouvernements se tient dans un contexte marqué par la volonté de l'Organisation panafricaine d'engager des réformes profondes. Ce sommet a enregistré la présence d'une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernements. Le grand chantier de l'UA, lancé par le président en exercice, Paul Kagame, vise à faire aboutir ces réformes déjà entamées, notamment le renforcement de l'intégration économique et la mise en oeuvre de la zone de libre échange continentale (ZLEC). Au sommet, M. Kagame a présené un nouveau rapport sur une réforme institutionnelle de l'UA visant à assurer l'autonomie financière de l'organisation pour lui donner les moyens de sa souveraineté politique. Le budget de l'UA provient à plus de 50% des bailleurs étrangers et ses programmes sont financés à 97% par les donateurs. Pour réduire cette dépendance, la réforme prévoit le prélèvement dans chaque pays d'une taxe de 0,2% sur les importations des pays membres. Placé sous le thème «Remporter la lutte contre la corruption: une voie durable pour la transformation de l'Afrique», ce sommet a eu à traiter cette question cruciale en vue d'assurer l'essor économique du continent. Le choix du thème confirme l'engagement de l'UA de lutter contre ce fléau, à travers la mise en place de différents mécanismes. De l'avis même de M. Faki, le combat contre la corruption doit être global en 2018, car la corruption prive l'Afrique de près de 50 milliards de dollars, chaque année. Pour lui, toutes les nations africaines «sont concernées, d'une manière ou d'une autre, à des échelles plus au moins grandes» par ce fléau. En Algérie, la constitutionnalisation de la lutte contre la corruption a été concrétisée par la mise en place de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLCC). Elle a ainsi institué, en 2016, un Organe national de prévention et de lutte contre la corruption, conformément à la Constitution révisée et adoptée en février de la même année. La paix et la sécurité ont focalisé l'attention des dirigeants africains qui ont examiné les moyens pour faire face à la radicalisation et à l'extrémisme violent, principaux facteurs de la menace terroriste. Le président de la commission de l'UA n'a pas cessé d'affirmer que les problèmes de l'Afrique doivent être résolus par les Africains eux-mêmes. Le règlement des situations de crise et de conflit au Sahel, en Libye, au Soudan du Sud et au Mali, notamment, face au terrorisme et à ses différentes connexions, relève de la seule responsabilité des Africains. Il a donc été question des mécanismes pour se prémunir contre le terrorisme, initiés de concert par les pays africains, avec à leur tête l'Algérie qui a appelé à la lutte contre ce fléau, avec une approche globale alliant développement économique et déradicalisation.