Liberté d'expression, de réunion, d'association et droits des migrants, sont, entre autres, les axes choisis par Amnesty International pour égratigner l'Algérie qui passera l'examen de la situation des droits de l'Homme devant le comité onusien chargé de la question et de l'application du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). Ainsi, Amnesty a estimé dans ses recommandations que "les autorités algériennes doivent mettre fin aux renvois sommaires de migrants" et "cesser de restreindre les droits à la liberté d'expression, de réunion pacifique, d'association et de religion". Dans sa communication présentée au comité, Amnesty a souligné les mesures positives prises par l'Algérie en vue d'aligner sa législation sur le droit international relatif aux droits humains, notamment les modifications de la Constitution et les réformes du système judiciaire en 2015 et 2016, ainsi que la mise en place du Conseil national des droits de l'Homme en 2017, notant, en outre, "qu'il était nécessaire de poursuivre les réformes et de modifier les lois qui restreignent indûment les droits (...)". Par ailleurs, l'ONG a appelé les autorités "à modifier les articles du code pénal, qui punit l'outrage envers des représentants de l'Etat, celui qui punit quiconque offense le prophète et celui qui punit la diffamation envers les institutions publiques", mais également d'autres articles, notamment ceux relatifs aux réunions et manifestations publiques, en vue, précise Amnesty, "de supprimer l'interdiction des attroupements non armés, non autorisés et de remplacer la condition d'autorisation préalable figurant dans ces articles par une condition de notification préalable". L'ONG a appelé, par ailleurs, "à libérer immédiatement et sans condition tous les prisonniers détenus uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux (...)", estimant nécessaire "la modification du code de procédure pénale afin de le mettre en conformité avec le droit à un procès équitable (...)", à "adhérer au protocole facultatif se rapportant à la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants", à ratifier le "2e protocole facultatif se rapportant au PIDCP, visant à abolir la peine de mort", la convention internationale "pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées" et, enfin, "le Statut de Rome de la Cour pénale internationale". Amnesty a estimé, également, que "l'Algérie doit cesser de procéder à des arrestations arbitraires et à des renvois sommaires d'étrangers en dehors de toute procédure légale". M. Mouloudj