La Première ministre britannique Theresa May a annoncé tard vendredi que son gouvernement, divisé sur la sortie de l'UE, était parvenu à une "position commune" en faveur de la création d'une "zone de libre-échange" entre le Royaume-Uni et l'UE pour l'après-Brexit. "Notre proposition créerait une zone de libre-échange entre le Royaume-Uni et l'UE avec un ensemble de règles communes pour les biens industriels et les produits agricoles", a déclaré dans un communiqué la dirigeante conservatrice, à l'issue d'une réunion de son gouvernement à Chequers, la résidence de campagne des Premiers ministres britanniques, à 70 km au nord-ouest de Londres. "Nous avons également convenu d'un nouveau modèle douanier favorable aux entreprises avec la liberté de conclure de nouveaux accords commerciaux dans le monde entier", a ajouté la Première ministre. Selon l'Exécutif britannique, ces propositions permettront d'éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande et l'Irlande du Nord, cette question constituant le principal point d'achoppement des négociations en cours et une inquiétude majeure pour les habitants de l'île. Dans ce projet, Londres souligne aussi la nécessité d'"intensifier" le travail de préparation pour faire face à tous les scénarios possibles — en particulier celui d'une éventuelle sortie de l'UE sans accord avec Bruxelles, que redoutent les entreprises. Theresa May, qui publiera la semaine prochaine un livre blanc détaillant plus avant ses objectifs, précise que cette proposition résulte d'une "position commune" des membres de son gouvernement, dont les divisions sur les orientations à donner au Brexit avaient fait craindre le pire pour la réunion de vendredi à Chequers. Reste désormais à savoir quelle sera la réaction de Bruxelles, qui aimerait voir les discussions enfin progresser. Vendredi, Michel Barnier, le négociateur en chef de l'UE, a affirmé "être prêt à adapter son offre" et dit espérer que le livre blanc permettra de résoudre "le débat politique interne au Royaume-Uni et les négociations avec nous". La proposition britannique devrait également être scrutée de près par les entreprises, qui n'ont pas non plus caché leur malaise cette semaine. R. I./Agences