Pourparlers - Pour les 27, les trois sujets préalables à régler incluent notamment l'épineuse question du règlement financier du Brexit. L'UE a donné vendredi deux semaines au Royaume-Uni pour clarifier ses engagements sur les termes de leur divorce, en faisant une condition pour accepter en décembre l'ouverture des tractations commerciales que Londres réclame avec insistance pour préparer l'après-Brexit. L'utlimatum a été lancé au terme d'un sixième round de négociations peu fructueux. Cette session d'un jour et demi, à Bruxelles, a au contraire mis au jour un nouveau point d'achoppement, le dossier irlandais, Londres et Bruxelles divergeant sur le moyen d'éviter le retour d'une frontière "dure" avec l'Irlande. Le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, a confirmé que les Européens exigeaient des clarifications urgentes du gouvernement britannique de Theresa May, de plus en plus fragilisé. Il a répondu par un simple "oui" à une question de la presse lui demandant si ce délai était bien de "deux semaines". Ce n'est qu'à condition d'avoir des "engagements clairs et sincères" dans cette limite de temps que les Européens accepteront d'ouvrir la seconde phase des négociations, lors d'un sommet à la mi-décembre, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. Si le délai n'est pas respecté, cette perspective serait reportée à "février ou mars", lors d'autres sommets programmés à l'agenda européen, selon un haut diplomate de l'UE.Contrairement à la phase actuelle, la deuxième étape des négociations incluerait la relation future avec Londres, qui s'impatiente de son côté de pouvoir lancer des tractations commerciales couvrant la période post-Brexit. "Nous devons maintenant aller de l'avant pour passer à nos discussions sur notre future relation", a ainsi redit vendredi le ministre britannique chargé du Brexit, David Davis. Mais il faut d'abord trouver "un accord sur cette séquence du retrait ordonné du Royaume-Uni", "c'est la priorité absolue qui est la nôtre", a réitéré de son côté Michel Barnier. Pour les 27, les trois sujets préalables à régler incluent notamment l'épineuse question du règlement financier du Brexit, c'est-à-dire du solde des engagements pris par le Royaume-Uni au sein de l'Union, dont il aura été membre pendant plus de 40 ans. Le président du Parlement européen Antonio Tajani a récemment affirmé que la facture tournerait autour de "50 ou 60 milliards" d'euros, confirmant pour la première fois des estimations officieuses circulant à Bruxelles, et déplorant "les clopinettes" proposées par Londres. Outre la facture, l'UE veut également des "progrès suffisants" sur question des droits après le Brexit des Européens vivant au Royaume-Uni, et sur les conséquences du divorce sur la frontière entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord.