La récolte bat son plein dans la wilaya et un rendement allant jusqu'à 500 quintaux à l'hectare est constaté ces jours-ci. Ceux qui attendaient un rendement ne dépassant pas 300 q/ha ont dû revoir leurs prévisions à la hausse. Certes, les parcelles cultivées ayant atteint 500 q/ha sont celles qui ont été bien traitées en matière de produits phytosanitaires, engrais et entretien. Autrement, dans l'ensemble c'est la moyenne de 300 à 400 q/ha qui a été observée, notamment sur les plateaux de la commune d'El-Esnam qui ont bénéficié du système d'irrigation à partir du barrage de Tilesdit. Et également sur les périmètres de la commune de Aïn Bessam qui sont à leur tour arrosés par les eaux du barrage d'Oued Lakehal, réservé particulièrement à l'irrigation. Pour les surfaces cultivées de pomme de terre, la direction des services agricoles (DSA) annonce la culture de 3121 ha de superficie globale, répartis entre 1892 ha pour la pomme de terre de consommation, et 1229 ha destinés à la semence. Selon l'inspectrice du service phytosanitaire de la DSA, "suite aux intempéries qui sont favorables à la prolifération du mildiou, la wilaya de Bouira a mis sur pied un programme de production de la pomme de terre de multiplication et de consommation. La présence du mildiou a été signalée sur les deux cultures, c'est-à-dire de multiplication et de consommation". Le programme de la semence est suivi par l'inspection phytosanitaire de la DSA en collaboration avec le CNCC (Centre national de contrôle et de conformité). Environ 1000 ha mis en place ont été touchés par le mildiou. L'inspectrice du service phytosanitaire expliquera : "Cette attaque a été estimée à 20%, et fort heureusement le champignon a atteint uniquement les partie aériennes. Les premiers signes ont été observés lors des premiers contrôles en végétation effectuées par notre service de l'inspection phytosanitaire dans le cadre du suivi du programme de production. Les agriculteurs ont été appelés à appliquer des traitements anti-mildiou à base de produits phytosanitaires, fongicides systémiques et spécifiques au mildiou." Ainsi, il a été démontré que le mildiou a été sans incidences majeures sur les grandes récoltes de pomme de terre. Notons que l'incidence économique est très importante, sachant que ces fongicides sont excessivement chers. Ainsi, "12 communes ont été concernées par ce processus de traitement, dont l'impact fort heureusement a été faible étant donné que l'application des fongicides a stoppé la propagation de la maladie. Il n'en demeure pas moins que la vigilance reste de rigueur et la surveillance permanente pour mener à terme le programme", affirmera l'inspectrice phytosanitaire de la DSA, Mlle Fatima Messaour. Quant au programme de la pomme de terre de consommation qui s'étale sur une superficie de 1892 ha, sachant qu'il s'agit d'une année exceptionnelle sur le plan climatique, la production a souffert des prix de revient des produits phytosanitaires que les agriculteurs trouvent onéreux pour couvrir tous les traitements. Autrement, selon la DSA, l'opération d'arrachage qui a commencé la première quinzaine du mois de juin se poursuit de manière régulière, et pour les superficies de consommation il a été fait savoir que 515 ha sur les 18 992 plantés ont été d'ores et déjà récoltés. Ce qui a suscité une production de 174 074 ha pour le moment, soit un rendement de 3138 q/ha. Quant à la pomme de terre de semence, il s'agit de 313 ha des 1229 qui ont été cueillis à ce jour. S'agissant des prix de la pomme de terre, celle-ci est cédée dans les champs entre 28 à 38 DA, pour son prix du gros, il est apprécié entre 30 et 40 DA, et le détail est fixé entre 45 et 50 DA. Farid Haddouche