Dans l'esprit des ménagères, le souvenir est encore vivace à la seule évocation de la mercuriale du dernier trimestre 2007, période marquée par une hausse spectaculaire des prix de certains produits, et notamment ceux de la pomme de terre qui avait, rappelons-le, atteint un niveau record. Plafonnant à 70 DA le kilo, le légume préféré de nos enfants est revenu, depuis plusieurs semaines, à un seuil acceptable. Pourtant, se basant sur une étude statistique, Abdelmadjid Mechaer, responsable de la production à la direction des services agricoles (DSA), nous dévoile que la moyenne de consommation des ménages est, à l'échelle de la wilaya de Constantine, de 56 kg par an et par ménage. Un niveau très éloigné, d'après notre interlocuteur, de la norme universelle de consommation estimée, à l'heure actuelle, à 110 kg par an et par habitant. Correspondant à un rendement de 163 q/ha, la moyenne de production sur les cinq dernières années est évaluée à 150 000 q. Sur cette base, les prévisionnistes du secteur estiment qu'on est malgré tout loin du compte, et qu'il est indispensable, pour combler, un tant soit peu, le déficit, de faire appel à la pomme de terre cultivée dans les régions de Biskra et El Oued. A Constantine, ils sont actuellement une trentaine de producteurs à s'investir dans le créneau de la culture de la pomme de terre blanche et rouge. D'après A. Mechaer, la campagne est scindée en deux phases de production : la culture dite d'arrière- saison et la culture de saison. Entamée au mois de juillet passé, la première s'achève à la fin du mois en cours. Pour cette phase, 62 ha seulement ont été emblavés autour de quelques points d'eau. Quand à la culture de saison, elle serait actuellement en phase de préparation sur une superficie estimée à 250 h, et son lancement est prévu pour la mi-mars. Pour le reste, il faudra s'en tenir aux aléas climatiques, et c'est là tout le problème. On se rappelle de la campagne écoulée marquée, aux mois d'avril et mai, par l'une des séries les plus noires vécues par les producteurs de la wilaya, très durement affectés par des attaques foudroyantes du mildiou, un redoutable champignon qui attaque le feuillage, les tiges et les tubercules. Leur bilan affichait, à cette époque, 200 ha de culture ravagés à plus de 80 %, ce champignon ayant malheureusement résisté à tous les traitements administrés. Aujourd'hui, face à ce spectre, les agriculteurs les plus rompus à cette épreuve préconisent, en sus d'une assistance occulte, l'utilisation, à titre préventif, de plants sains et l'application, tout au long du cycle de la culture, d'une protection fongicide au moyen de produits agréés par les spécialistes phytosanitaires.