Au lendemain de l'attaque ayant visé le convoi de son ministre de la Défense dans la région anglophone, déstabilisée par des séparatistes armés, le président camerounais, Paul Biya, 85 ans, au pouvoir depuis 1982, a annoncé, hier, sa candidature à un 7e mandat. "Je serai votre candidat à la prochaine élection présidentielle", a écrit le chef de l'Etat sur son compte Twitter, se disant "conscient des défis que nous devons ensemble relever pour un Cameroun encore plus uni, stable et prospère". Il a affirmé que sa candidature était une réponse à des appels incessants de ses compatriotes du Cameroun et de la diaspora. L'élection présidentielle, prévue le 7 octobre prochain, va se tenir dans un contexte de violences quotidiennes dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui risquent de perturber le scrutin. L'attaque du convoi du ministre de la Défense camerounais, Beti Assomo, par des séparatistes anglophones armés dans le Sud-Ouest, où avait été envoyé par le chef de l'Etat pour évaluer la situation sécuritaire, vient raviver les tensions à moins de trois mois du scrutin présidentiel. En dépit de ces attaques, Beti Assomo devait se rendre, hier, dans l'autre région anglophone du Nord-Ouest. Dans ces deux régions - sur les dix que compte le Cameroun - les combats sont devenus quasi quotidiens entre militaires, policiers et des séparatistes armés. Ces derniers affirment vouloir rétablir dans un Etat indépendant la dignité d'une minorité anglophone qui se sent marginalisée par le pouvoir central, essentiellement francophone. Plus de 80 membres des forces de sécurité ont perdu la vie depuis le début du conflit qui a également entraîné le déplacement d'environ 195 000 Camerounais fuyant les violences, dont quelque 34 000 ont trouvé refuge au Nigeria voisin. R. I./Agences