La situation des sages-femmes, considérées comme la cheville ouvrière des maternités, a fait l'objet d'une réunion de travail, jeudi, au ministère de la Santé, et ce, en présence des représentants syndicaux de la corporation, le Syndicat national des sages-femmes. Cette réunion a été mise à profit par les participants pour aborder certaines questions lancinantes liées à la prise en charge des femmes enceintes, à la couverture juridique et à l'amélioration des conditions de travail de cette corporation. Selon un communiqué du département ministériel de Mokhtar Hasbellaoui, la tenue d'une telle rencontre se veut une autre halte pour expliquer les motifs et rappeler les objectifs assignés au nouveau programme lié à la mise en place des réseaux intégrés de prise en charge de la femme enceinte. Il s'agit, en fait, d'une nouvelle organisation des accouchements récemment lancée pour sécuriser au maximum la prise en charge de la femme enceinte, aussi bien obstétricale que néonatale. La couverture juridique de la sage-femme dans l'exercice de ses fonctions s'est taillé une place non négligeable dans les débats puisqu'il s'agit de la protection de cette corporation à travailler dans des conditions parfois difficiles. Rappelons, au passage, l'affaire du décès de la parturiente et de son bébé l'été de l'année dernière, à Djelfa, qui a été suivie par la condamnation à des peines de prison de trois sages-femmes, de deux responsables de l'administration et d'un gynécologue pour "négligences coupables". À ce titre, la secrétaire générale du Syndicat national des sages-femmes, Mme Rachida Chetti, a remis sur le tapis le dossier lié aux "insuffisances en matière de tâches et missions dévolues à la sage-femme". La représentante de la corporation a demandé ainsi à "définir le champ des compétences des sages-femmes afin de déterminer les responsabilités", tout en se disant "disposées à participer à l'élaboration d'un référentiel métier ainsi qu'aux projets interministériels pour la mise à jour et la révision de la nomenclature des actes et des médicaments et l'introduction de cette dernière dans la carte Chifa". De leur côté, les représentants du ministère ont indiqué, selon le même communiqué, que "des mesures seront prises pour améliorer les conditions socioprofessionnelles des sages-femmes qui constituent la colonne vertébrale de la prise en charge de la santé de la mère et du nouveau-né". Pour cela, les représentants de Mokhtar Hasbellaoui ont précisé que des groupes de travail sont en train de travailler sur "la normalisation des maternités dans le cadre de la mise en œuvre du guide de prise en charge de la femme gestante (enceinte) pour la finalisation pour laquelle le Syndicat national des sages-femmes avait été invité". Dans ce cadre, il a été convenu d'organiser conjointement et prochainement des rencontres d'information avec les sages-femmes autour de ce guide et de son importance en matière d'amélioration de la prise en charge de la femme enceinte. Il a été, également, convenu de relancer le Conseil de l'Ordre des sages-femmes dont l'existence remonte aux années 1960. Le nouveau guide de prise en charge de la femme enceinte vise, selon ses promoteurs, à baliser le parcours devant sécuriser l'acte d'enfantement en Algérie. Rappelons, enfin, que les sages-femmes, travaillant dans les maternités publiques ou privées, sont au nombre de 8 700 au niveau national. H. H.