Le président des Etats-Unis s'est clairement affiché pro-occupation israélienne avant sa victoire à la présidentielle de 2017. Washington veut mettre fin au statut de réfugié des Palestiniens, a révélé le journal Foreign Policy vendredi, s'appuyant sur des courriels qu'il a consultés. Et c'est Jared Kushner, le gendre et principal conseiller du président des Etats-Unis, Donald Trump, qui est chargé de cette mission, précise la même source. "Jared Kushner, le gendre et conseiller principal du président américain Donald Trump, a discrètement tenté de faire disparaître l'agence de secours de l'ONU (UNRWA) qui fournit de la nourriture et des services essentiels à des millions de réfugiés palestiniens depuis des dizaines d'années", a indiqué Foreign Policy, citant des courriels qu'il a consultés, et dans lequel le gendre du président américain avait suggéré "un effort sincère pour perturber le fonctionnement de l'UNRWA". "Il est important de déployer des efforts honnêtes et sincères pour perturber l'UNRWA", a écrit M. Kushner à propos de l'agence, dans une correspondance datée du 11 janvier 2018 à l'adresse de plusieurs hauts responsables américains, dont Jason Greenblatt, envoyé de paix de Trump au Moyen-Orient. "Cette agence perpétue un statu quo, elle est corrompue, inefficace et n'aide pas la paix", a-t-il tranché. Evidemment, cette démarche s'inscrit dans le cadre d'une politique américaine anti-palestinienne qui a commencé par la réduction des aides allouées par Washington à l'UNRWA et la reconnaissance d'El-Qods occupée (Jérusalem) comme capitale de son protégé : Israël. La question du retour des réfugiés palestiniens (plus de 3 millions sur les 6 millions exilés depuis 1948), constitue un sujet central dans les négociations de paix israélo-palestiniennes, à l'arrêt depuis huit ans. "Au moins deux projets de loi actuellement en cours au Congrès traitent de la question", explique le média américain. Alors que les précédents présidents américains ont toujours considéré l'UNRWA comme un élément de stabilité dans la région du Proche-Orient, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, Donald Trump est allé à contresens et compte imposer un plan de paix, déjà rejeté par les Palestiniens et les membres de la communauté internationale, car violant le statut d'El-Qods occupé. Pour rappel, le président américain a déplacé le siège de son ambassade en Israël dans la ville sainte, contre l'avis de tous en mai dernier et a reconnu cette cité comme capitale d'Israël, sapant toute chance de reprise du dialogue entre les Israéliens et les Palestiniens. Cette absence de dialogue profite au gouvernement de l'occupation israélienne qui a relancé ses projets d'expansion coloniale, au moment où les Palestiniens demeurent divisés entre les partisans du Hamas et ceux du Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas. Lyès Menacer