Les Constantinois vivent au rythme des coupures répétitives et prolongées de l'alimentation en eau potable. Citadins et habitants des zones périphériques souffrent le martyre, notamment en cette période de fortes chaleurs. L'approvisionnement régulier en eau potable n'est plus à l'ordre du jour à Constantine qui fut, pourtant, l'une des premières villes en Algérie à bénéficier d'une alimentation H24 en eau potable. "Un privilège" qui s'atténue et est remis en cause en raison de plusieurs facteurs selon un cadre de l'Algérienne des eaux (ADE). L'on citera, la forte consommation d'eau potable en cette période de l'année, "au niveau de la wilaya de Constantine, 329 000 m3 par jour ont été consommés durant le mois de juillet dernier", indique-t-il. Aussi, les déperditions enregistrées de façon permanente çà et là et les bouchons qui surviennent au niveau des réseaux souterrains, perturbent parfois, la distribution. Alimentée depuis le barrage de Beni Haroun, un complexe hydraulique qui alimente en eau potable 6 wilayas de l'est du pays, la nouvelle ville Ali-Mendjeli, désormais connue pour sa forte densité en population, n'a pas échappé aux restrictions de distribution imposées par les responsables de ce secteur dans la wilaya de Constantine. Ces ruptures qui affectent le réseau de distribution sont dues de façon directe, selon notre interlocuteur, aux travaux effectués au niveau du chantier de l'extension du tramway. Ces travaux nécessitent généralement des déviations des grandes conduites d'eau, privant les citoyens d'eau potable pendant des heures, voire plusieurs jours. "Les coupures d'eau surviennent souvent vers 17h et durent jusqu'au lendemain matin", nous dit un habitant de l'unité de voisinage UV1, jugeant, à l'instar de ses voisins, l'approvisionnement insuffisant. Les opérations de relogement successives effectuées depuis plusieurs années vers la nouvelle ville Ali-Mendjeli ont fait grimper vertigineusement la consommation du précieux liquide dans cette méga-cité, provoquant une situation délicate quant à la satisfaction des besoins en eau pour ses habitants et structures. Un manque qui dénote l'absence de prévisions en matière d'implantation de réservoirs ou même de stations d'épuration parallèlement au flot des projets d'habitat. Deux réservoirs d'eau en construction Aussi, pour remédier à cet état de fait qui risque de s'aggraver sous peu, un nouveau réservoir de 25 000 m3, mis en service depuis un mois, a été implanté à l'unité de voisinage UV20, situé sur les hauteurs de la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Il permettra l'alimentation les unités de voisinage UV19 et UV20. De nombreux projets sont prévus à la nouvelle ville Ali-Mendjeli, à savoir deux réservoirs d'une capacité de 5 000 m3 et 20 000 m3 ainsi qu'une station de pompage destinée à la région Ouest sont en cours de réalisation. Notons que la wilaya de Constantine, qui dispose de 229 réservoirs, ne peut assurer l'alimentation en eau potable que pendant 12 heures en cas de coupure. Par ailleurs, un nouveau projet de sécurisation de l'alimentation en eau potable des parties sud de la wilaya de Constantine est en cours de réalisation. Il s'agit du renforcement des capacités d'approvisionnement de la partie sud de la wilaya (la commune d'Aïn Abid et d'Ibn Badis) depuis le champ capteur de Boumerzoug sur un réseau de conduites qui s'étale sur 75 km, pour un montant de 9,5 milliards de dinars. Ce projet dont le taux d'avancement des travaux est de 30%, sera accompagné, ajoute notre source, de 5 autres réservoirs de capacité de 5 à 10 000 m3. À la Seaco (Société de l'eau et de l'assainissement de Constantine), c'est aussi le même son de cloche s'agissant des coupures récurrentes de l'alimentation en eau potable. On évoque, également, le pic de consommation atteint chaque année aux mois de juillet et août, les travaux en cours du projet de l'extension du tramway de Constantine, les déperditions "temporaires" qui interviennent un peu partout dans la ville et ses environs... "Dans la plupart des cas, les coupures d'eau potable sont dues aux interventions de nos agents", affirme un cadre de la Seaco. "Les réserves d'eau sont disponibles et pour l'instant, le manque de ressources n'est pas à l'ordre du jour", assure-t-il en ajoutant que le taux d'accès à l'eau potable au niveau de toute la wilaya de Constantine a atteint 79%. Iness Boukhalfa