Après les dépenses du mois de jeûne, l'Aïd El-Fitr et l'Aïd El-Adha, les ménages sont confrontés à une autre saignée, celle de la rentrée scolaire. Ainsi, à moins de dix jours de cette dernière, les parents se retrouvent dans une position des plus inconfortables : contenter leurs têtes brunes sans pour autant se ruiner. Un exercice de funambule en ces temps de crise et surtout une inflation galopante des prix des fournitures scolaires. À Bouira, la plupart des commerçants spécialisés dans les articles scolaires ont indiqué que la plupart des fournitures ont enregistré une hausse de 30 à 35% par rapport à l'an dernier. En effet, les prix des cartables d'entrée de gamme varient entre 1350 et 1700 DA. Pour ce qui est des produits dits haut de gamme, les prix affichés donnent carrément le vertige. Et pour cause, les cartables à l'effigie des stars du ballon rond, telles que Cristiano Ronaldo, Neymar ou encore Messi, s'affichent à 3700 DA. Les cahiers sont cédés à 40 DA l'unité et les stylos, crayons, taille-crayons varient entre 30 et 80 DA/pièce. Pour ce qui est des blouses, les prix sont également à la hausse comparativement à l'année dernière. Ils oscillent entre 1000 et 1600 DA. S'agissant des manuels scolaires, notamment pour ceux des classes d'examen, les prix s'envolent carrément ! Selon les prix fixés par l'Etat, le "pack" des manuels des classes de 5e frôle les 2500 DA ; pour les classes de 4e année moyenne (BEM), il faut compter 2600 DA, et 3000 DA pour ceux des classes de terminale. C'est dire que le manuel scolaire reste relativement inaccessible pour les familles qui ont plusieurs enfants scolarisés. Devant cette flambée des prix, certains ménages au revenu modeste ont recours à la friperie ainsi qu'à l'informel, même si la qualité des produits proposés laisse souvent à désirer. Ainsi dans les cités 130, 1100 et 48-Logements à Bouira, en passant par la rue Aïssat-Idir, ces "commerçants" étalent allègrement cahiers, trousses, stylos et autres fournitures, au vu et au su de tous. Les articles proposés, qui sont de piètre facture et d'une provenance parfois douteuse, sont cédés à des prix imbattables. En effet, jeudi dernier, lors d'une virée aux abords de ces places de l'informel, les prix affichés sont inférieurs d'au moins 40% à ceux affichés chez les papeteries de la ville. Cet argument ne laisse pas indifférent le consommateur lambda, notamment en ces temps où le moindre sou économisé compte à la fin du mois. "J'ai acheté 13 cahiers, 4 trousses et 4 blouses, pour seulement 3500 DA. Ces achats m'auraient coûté le double si je les avais faits chez un commerçant spécialisé", fera remarquer Ahcène, père de 4 enfants scolarisés. Parmi les articles les plus convoités en cette période de pré-rentrée scolaire, on citera l'incontournable blouse. Cet habit obligatoire coûte entre 500 et 800 DA, une différence de taille. Cependant, il y a un hic et il est de taille : ces blouses au rabais sont complètement décousues, pleines de défauts de fabrication. Les stylos à plume, taille-crayons et autres gommes "low cost" sont cédés à des prix défiant toute concurrence, mais constituent un réel danger pour les écoliers. RAMDANE BOURAHLA