Angela Merkel a dénoncé hier des "chasses collectives contre les étrangers" menées par des sympathisants de l'extrême droite en Allemagne en réaction au décès d'un homme lors d'une bagarre, qui a ravivé les tensions nationales autour des migrants. "Ces événements n'ont pas leur place dans notre Etat de droit", a affirmé le porte-parole de la chancelière allemande, Steffen Seibert, lors d'un point de presse à Berlin, en les "condamnant avec la plus grande fermeté". "Il est important pour le gouvernement, pour tous les élus démocrates et, je pense, pour une large majorité de la population de dire clairement que de tels attroupements illégaux et chasses collectives visant des gens d'apparence ou d'origine différente, ou encore les tentatives de semer la haine dans les rues, n'ont pas leur place dans notre pays", a-t-il ajouté. En cause: des incidents survenus la veille dans la ville de Chemnitz, dans l'ex-RDA, et qui menaçaient de se reproduire hier soir. Près d'un millier de personnes y ont défilé sans autorisation à l'appel de divers mouvements d'extrême droite à la suite du décès par arme blanche d'un Allemand de 35 ans lors d'une altercation impliquant une dizaines de personnes dans cette ville. La police a fait état de violences des protestataires, dont certains ont jeté des bouteilles sur les forces de l'ordre. Surtout, selon plusieurs témoignages et enregistrements vidéo circulant sur les réseaux sociaux, des manifestants s'en sont pris physiquement le long du parcours à des étrangers en les pourchassant. Selon les médias locaux, les protestataires ont défilé en criant des slogans tels que "Les étrangers dehors", "Ceci est notre ville" ou encore "Nous sommes le peuple". La police a aussi indiqué avoir reçu deux plaintes pour coups et blessures. La maire de la ville de Chemnitz, Barbara Ludwig a exprimé son "indignation". "Il est grave que des gens puissent ainsi se rassembler (...) courir dans la ville en menaçant des gens", a-t-elle dit à la chaîne de télévision locale MDR. R. I./Agences