La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach compte d'ici à 2030 renforcer son redéploiement à l'international, en un mot acquérir de nouvelles réserves de pétrole et de gaz à l'étranger à travers les contrats d'exploration et d'exploitation. L'un des marchés ciblés dans cette perspective est celui de l'Amérique latine. Présente déjà au Pérou à travers l'exploitation, en partenariat avec l'américain Hunt Oil, le sud-coréen SK et le péruvien Tecpetrol, du champ de gaz de Camisea qui lui rapporte 120 millions de dollars annuellement, la compagnie pétrolière nationale veut acquérir des actifs pétroliers ou gaziers en Bolivie. En paraphant hier un mémorandum d'entente avec la compagnie publique bolivienne YPF en marge du premier forum international du gaz clôturé vendredi à Santa Cruz, Sonatrach a effectué un premier pas dans cette direction. L'agence APS rapporte que l'accord préliminaire entre les deux compagnies nationales en matière d'exploration et d'exploitation d'hydrocarbures prévoit en outre de développer la coopération dans les domaines de la pétrochimie, de la commercialisation du gaz et des produits raffinés avec la possibilité de créer des associations à cet effet. Le mémorandum d'entente inclut l'échange d'informations relatives aux règles et règlements régissant l'exploration. Le PDG de Sonatrach, Abdelmoumène Ould Kaddour, qui a signé l'arrangement, a profité de sa participation au premier forum international sur le gaz tenu à Santa Cruz en Bolivie pour rencontrer le ministre de l'Energie bolivien, Lui Alberto Sanchez Hernandez, et le P-DG d'YPF avec lesquels il a discuté de possibilités de coopération dans l'amont pétrolier en Bolivie. Ce qui en fait constituait l'objectif essentiel de sa mission dans ce pays d'Amérique latine riche en pétrole et en gaz. Autrement dit, les deux parties ont discuté de projets de partenariat dans l'exploration et l'exploitation de gisements d'hydrocarbures en Bolivie. Le P-DG de Sonatrach s'était, rappelons-le, rendu auparavant au Pérou où il s'était entretenu avec les responsables péruviens de la situation du champ de gaz de Camisea et de la possibilité de renforcer la présence de Sonatrach au Pérou. La question est de savoir aujourd'hui si cet accord préliminaire sera suivi d'accords fermes portant sur l'exploration et l'exploitation de gisements boliviens ou d'arrangements portant sur la pétrochimie ou la commercialisation d'hydrocarbures, sachant que la compagnie pétrolière nationale a signé une série d'accords de ce genre, notamment avec la norvégienne Statoil durant la première décennie des années 2000 qui sont restés lettre morte. À noter également que le redéploiement de Sonatrach à l'international a connu un frein avec le scandale de 2010. Depuis, ce partenariat à l'international a connu une longue panne. Sonatrach tente à présent de redynamiser son développement à l'international. Premier acte : l'acquisition de la raffinerie d'Exxon Mobil en Italie. Reste à savoir si cette acquisition sera suivie d'achat d'actifs pétroliers et gaziers dans le monde, en un mot la mise en œuvre d'une stratégie gagnante, efficace, de conquêtes de marchés extérieurs. Dossier à suivre. K. Remouche