La trêve fragile, observée depuis janvier par les groupes armés palestiniens, paraissait, hier, menacée à la suite d'une attaque aérienne israélienne dans la bande de Gaza, qui visait des activistes du Jihad islamique, et a blessé deux Palestiniennes d'une même famille. Cette attaque aérienne, la seconde en deux semaines dans ce territoire, a été menée dans la nuit et est survenue alors qu'Israël reproche régulièrement au dirigeant palestinien, Mahmoud Abbas, de ne pas réprimer les activistes palestiniens. Selon des sources médicales palestiniennes, les deux Palestiniennes blessées, deux sœurs âgées de 19 et 32 ans, ont été grièvement atteintes lorsqu'un drone israélien a tiré une roquette près du camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza. Selon un porte-parole du mouvement radical Jihad islamique, des membres des Brigades Al-Qods, la branche armée du groupe, ont tiré deux obus contre une colonie israélienne du secteur et essuyé trois tirs de roquettes à partir d'un drone israélien. Le général Giora Eiland, chef du Conseil national israélien de sécurité, a cependant mis en garde, dimanche soir, contre une dégradation de la situation sécuritaire. Nous devons prendre des mesures préventives pour rendre le retrait possible. “Nous pourrions entrer à Khan Younès et l'occuper pour sécuriser notre retrait” de la bande de Gaza prévu cet été, a affirmé le général Eiland devant des journalistes. Le 18 mai dernier, Israël avait lancé son premier raid aérien contre des activistes palestiniens, depuis janvier, début d'une trêve de la violence de facto observée par les groupes armés palestiniens, tuant un activiste du mouvement islamiste radical Hamas. Avant cette attaque, les Palestiniens avaient déclenché des tirs nourris d'obus de mortier et de roquettes contre des objectifs israéliens, mettant en péril la fragile trêve. M. Abbas a demandé au Hamas de renoncer à la violence et d'engager un dialogue avec son parti, le Fatah. “Le climat se prête à des négociations politiques”, a-t-il affirmé à la chaîne de télévision américaine ABC. Des responsables du Fatah ont accusé le Hamas d'avoir suscité un regain de violence, suite à un différend sur le résultat d'élections municipales partielles dans trois localités de la bande de Gaza, au début du mois, avant la tenue des législatives prévues en juillet. Les groupes palestiniens ont conditionné la trêve à la libération de tous les quelque 7 000 Palestiniens détenus par Israël.