Quelques jours après la rentrée des classes, des parents d'élèves lancent un appel aux autorités locales afin de trouver une solution au ramassage scolaire et au problème de restauration qui se posent avec acuité dans les zones rurales. "Le manque de moyens de transport oblige plusieurs potaches à arpenter une dizaine de kilomètres à pied et les élèves du moyen se contentent durant toute la journée d'un morceau de pain et deux portions de formage", nous lance Hacène le père de Sofiane, scolarisé au nouveau CEM d'El-Méradia dans la commune de Zitouna, wilaya d'El-Tarf. La situation est identique dans plusieurs autres communes à savoir Bougous, Oued Zitoun, Ramel Souk, Aïn Kerma, Asfour etc. Pour le ramassage scolaire, le même interlocuteur nous indiquera que les enfants sont transportés dans la majorité des cas dans des conditions inhumaines. Les routes qui mènent aux écoles nécessitent le bitumage pour devenir praticables. Des parents nous dit-on accompagnent de bonne heure leurs enfants jusqu'aux portes d'établissements de peur des bêtes sauvages. Lors de notre tournée effectuée dans plusieurs communes, des directeurs d'écoles primaires nous ont appris qu'ils n'ont jamais reçu leurs fournitures scolaires des APC dont ils dépendent. Une telle anomalie contraint les chefs d'établissement à acheter du papier, règles, stylos pour tableaux pivotants etc. Par ailleurs, plusieurs chefs d'établissement ont exposs ces problèmes mais n'ont encore pas reçu des réponses convaincantes de leur hiérarchie. Nous avons constaté sur place que des écoles fonctionnent dans des conditions qui ne présagent pas offrir les bons résultats qu'elles attendaient en fin d'année. Pourtant lors des différentes réunions, les responsables à tous les niveaux de la wilaya ont prononcés des discours qui donnaient l'impression que tout baignait dans l'huile. Notre constat fait sur le terrain reflète une image tout à fait différente pour un grand nombre d'établissements surtout pour cette école dans la commune d'Aïn Kerma qui manquait de presque tout. Enfin, plusieurs écoles construites à coût de millions sont fermées faute d'élèves à scolariser. Une fois de plus, les bureaux d'études sont pointés des doigts. Les nombreuses visites sur terrain n'ont eu aucun impact sur la réalité. Tahar BOUDJEMAA