Il s'agit des douars Ouled Belhani, Ouled Ahmed et Thouabet dont le nombre d'habitants est considérable. Cela fait presque neuf mois, jour pour jour, que plusieurs localités dans la commune d'El-Karimia, au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef, souffrent cruellement d'une pénurie d'eau sans précédent. Selon des témoignages recueillis à El-Karimia, ce sont surtout des localités rurales qui sont particulièrement concernées par cette situation. Il s'agit des douars Ouled Belhani, Ouled Ahmed et Thouabet dont le nombre d'habitants est, tout de même, considérable, à l'instar des autres localités de la commune. Pour l'ensemble des habitants des trois villages en question, la responsabilité de l'APC et des services de l'Algérienne des eaux au niveau local est entièrement engagée quant à cette pénurie. "Nous sommes privés d'eau depuis le mois de janvier dernier. Quant aux conduites d'alimentation en eau potable, aussi bien la principale que les secondaires qui desservent les trois localités, elles sont toutes défectueuses et souffrent de sérieux endommagements depuis des années. Ce qui veut dire que même si l'eau est disponible, elle n'arrivera jamais à destination, car elle se déverse dans les champs et partout à travers les différents sentiers. Face à cette désolante situation, nous nous sommes maintes fois adressés aux responsables de la commune et de l'ADE pour que le nécessaire soit fait. Malheureusement, aucune attention ne nous est accordée à ce jour. Bien que nous nous soyons également rassemblés devant le siège de la wilaya en guise de protestation, notre situation demeure toujours inchangée et notre calvaire ne fait que continuer", témoignent avec regret les représentants des trois douars. Nos interlocuteurs ajoutent : "Depuis le début de cette pénurie, tous les habitants des villages concernés achètent l'eau à partir des citernes tractables et à des prix excessivement élevés, à savoir 1200 DA chaque petit réservoire. C'est pourquoi nous interpellons encore une fois le wali afin qu'une solution définitive soit trouvée à notre épineux problème, car notre prochain mouvement de protestation prendra, dans le cas où notre revendication ne serait pas prise en considération, une tout autre ampleur", préviennent nos mêmes interlocuteurs. Alors que des milliers d'habitants continuent d'affronter péniblement le spectre de la soif dans ces trois douars isolés, les responsables de la commune d'El-Karimia et ceux de l'ADE se rejettent mutuellement la balle quant à la couverture financière des travaux que nécessite la réalisation du réseau d'AEP. Pour les responsables de l'ADE, il n'est aucunement question de prendre en charge financièrement la réalisation de ce projet "car il se trouve dans une zone rurale". Mais de son côté, l'APC trouve que le projet en question est très coûteux et qu'elle est dans l'incapacité de le réaliser, compte tenu de sa situation financière alarmante. AHMED CHENAOUI