Si certains observateurs estiment à juste titre du reste que les sanctions sont légères eu égard à la gravité des incidents, il n'en demeure pas moins que la commission de discipline de la LFP ne peut pas outrepasser les articles du code disciplinaire de la FAF. Explications. Afin de trancher dans l'affaire des incidents du match CABBA-MCA, la commission de discipline de la LFP s'est reposée sur (selon le PV publié sur le site officiel de la ligue) "des pièces versées au dossier (feuille de match, rapport suit de l'arbitre, rapport du commissaire au match et rapport du club CABBA et club MCA)". La CD a également visionné "les vidéos et auditionné les dirigeants des deux clubs CABBA-MCA". Elle a conclu, note le PV, à un "envahissement de terrain après la fin de la partie entraînant des blessures graves aux joueurs du MCA". Elle a donc décidé (voir Liberté d'hier) d'une sanction de "quatre (4) matchs à huis clos dont (2) à l'extérieur et 400 000 DA d'amende. Chaouchi Fawzi CABBA : joueur signalé : provocation d'une bagarre générale : trois (3) matches de suspension ferme plus 60 000 DA d'amende en sus de l'avertissement reçu au cours de la rencontre comptabilisé comme avertissement simple. Sibie Touhami CABBA : joueur signalé : provocation d'une bagarre générale : trois (3) matches de suspension dont un (1) match avec sursis, plus 60 000 DA d'amende en sus de l'avertissement reçu au cours de la rencontre comptabilisé comme avertissement simple. Chaâl Farid MCA : joueur signalé : provocation d'une bagarre générale : trois (3) matches de suspension ferme, plus 60 000 DA d'amende en sus de l'avertissement reçu au cours de la rencontre comptabilisé comme avertissement simple". À aucun moment la CD ne précise l'article ou les articles du code disciplinaire qui ont motivé ces décisions, qualifiées à juste titre, du reste, de légères. Cependant, un rapide coup d'œil sur le code disciplinaire de la FAF permet de connaître les articles qui font référence justement à un envahissement de terrain, après la fin de la partie, entraînant des blessures graves. D'abord pour les joueurs, la CD a basé son verdict sur l'article 67 du code disciplinaire de la FAF qui stipule dans son alinéa 5 que "la bagarre générale après le coup sifflet final de l'arbitre provoquée par des dirigeants ou des joueurs des deux équipes entraîne les sanctions suivantes : trois (3) matchs de suspension ferme pour le joueur fautif ; six (6) mois de suspension ferme de toute fonction officielle pour le ou les dirigeant(s) fautif(s) ; soixante mille dinars (60 000 DA) d'amende pour le joueur fautif ; soixante mille dinars (60 000 DA) d'amende pour le responsable concerné du club". Pour ce qui est de la sanction de huis clos (quatre matchs à huis clos dont deux à l'extérieur et 400 000 DA d'amende), l'article 70 du code disciplinaire de la FAF réservé à l'envahissement du terrain stipule que "l'envahissement du terrain entraînant des incidents graves et/ou des troubles à l'ordre public est sanctionné par : quatre (4) matchs à huis clos au(x) club(s) fautif(s) ; cent mille dinars (100 000 DA) d'amende au(x) club(s) fautif(s)", soit approximativement le même verdict. Si certains observateurs estiment que les sanctions sont légères eu égard à la gravité des incidents, il n'en demeure pas moins que la CD de la LFP ne peut pas outrepasser les articles du code disciplinaire de la FAF. Durcir les sanctions donc revient à amender d'abord et d'une façon urgente ce même code disciplinaire de la FAF. SAMIR LAMARI