La commission de discipline (CD) de la Ligue de football professionnel (LFP) viole et transgresse allégrement le code disciplinaire de la Fédération algérienne de football (FAF). La preuve, une de plus, vient d'être administrée par le traitement de l'affaire CABBA-MCA du 20 octobre 2018. Les sanctions prononcées à l'encontre des joueurs et des deux équipes ne reposent sur aucun article du code disciplinaire. Dans les attendus de cet organe juridictionnel qui a statué sur les graves incidents qui se sont produits en fin de partie (bagarre générale, envahissement de terrain, agressions, joueurs blessés à l'arme blanche…), il est mentionné : Chaouchi Fawzi (CABBA), joueur signalé, provocation d'une bagarre générale, trois matchs. Sibie Touhami (CABBA), joueur signalé, provocation d'une bagarre générale, trois matchs de suspension dont un (1) match avec sursis. Chaal Farid (MCA), joueur signalé, provocation d'une bagarre générale, trois matchs de suspension ferme. Après examen des pièces versées au dossier (feuille de match, rapport de l'arbitre, rapport du commissaire au match et rapport du club CABBA et du club MCA), après avoir visionné les vidéos (article 5 du code disciplinaire de la FAF), après audition des dirigeants des deux clubs CABBA/MCA, envahissement de terrain après la fin de la partie entraînant des blessures graves aux joueurs, la commission de discipline décide : «Quatre matchs à huis clos» (pour qui ?) dont deux à l'extérieur. «400 000 DA d'amende» (pour qui ?). Ces attendus témoignent de l'indigence, en matière de maîtrise des règlements, des membres de la commission de discipline. Ils sont incapables de faire une saine et juste application du code disciplinaire, comme l'atteste le compte rendu des décisions prises dans cette affaire. Dans le compte rendu de cette affaire, après étude des pièces versées dans le dossier, la commission de discipline a mentionné «envahissement de terrain après la fin de la partie entraînant des blessures graves aux joueurs». Les sanctions pour cette grave infraction sont prévues dans l'article 70, alinéa 3 du code disciplinaire de la FAF qui précise : «L'envahissement de terrain avant, pendant et après le match entraînant des blessures graves aux officiels de match, dirigeants et/ou joueurs. L'arbitre est tenu d'annuler la rencontre et le club fautif sera sanctionné par : – Match perdu par pénalité; – Défalcation de trois points pour l'équipe du club fautif; – Huit matchs à huis clos à l'extérieur; – Cinq cent mille dinars (500 000 DA) d'amende». Pourquoi la commission de discipline n'a-t-elle pas appliqué cet article ? Dans le code disciplinaire il n'existe nulle trace du degré des sanctions prononcées. Les sanctions prononcées dans le cadre de cette affaire sont scandaleuses. Cela peut être assimilé à un faux et usage de faux. C'est grave de la part d'un organe juridictionnel censé être indépendant et composé de juristes de formation. Les règles non écrites qui régissent les matchs interquartiers sont mieux appliquées par des acteurs non structurés que des officiels rétribués d'organes juridictionnels des démembrements de la fédération. Désolant.