Aux yeux du MJS, le problème ne réside pas dans la construction des centres de formation mais dans le coût excessif (400 milliards) qui met en danger la trésorerie de la FAF. C'est cela le sens du message qu'aurait dû décoder Zetchi. Le président de la Fédération algérienne de football Kheiredine Zetchi a révélé hier que le ministre de la Jeunesse et des Sports Mohamed Hattab n'est pas contre l'idée de la construction des quatre centres fédéraux de la FAF. "La presse a travesti et détourné complètement les propos de Monsieur le ministre. Je suis entièrement d'accord avec lui lorsqu'il dit qu'il faudra rationaliser les dépenses et optimiser les centres et les structures sportives existantes à travers le territoire national. Maintenant concernant le projet des centres fédéraux, il faut savoir que l'assemblée générale a approuvé la construction de ces centres. D'ailleurs, nous nous sommes entendus avec le MJS sur un point essentiel, à savoir, le retour à la formation. Et le ministre a toujours favorisé et appuyé la fédération dans sa démarche", a-t-il déclaré au micro de la Chaîne III. Le président de la FAF a indiqué que sur insistance de la Fédération algérienne de football, le ministre de la Jeunesse et des Sports a accepté de mettre le centre de Bel-Abbès à la disposition de la FAF en vue d'entamer le travail de l'académie en attendant la construction des nouveaux centres fédéraux. "Pour revenir à ce qu'il a dit à Bel-Abbès, il faut savoir qu'avant la tenue de l'assemblée générale extraordinaire, nous avons sollicité le MJS justement pour mettre à la disposition à la FAF ces centres pour lancer les académies. Et comme la construction des centres prendra beaucoup de temps, le MJS a mis à notre disposition le centre de Meliana. Nous avons demandé au ministre de mettre tous les centres et infrastructures à la disposition des académies. Monsieur le ministre n'est pas contre la construction des centres de formation. Alors qu'on arrête de raconter n'importe quoi. Nous avons reçu le feu vert du MJS pour ces projets", fait-il savoir. Pour rappel, Mohamed Hattab a déclaré que "la FAF a décidé de construire quatre centres de formation. Or, ces centres existent déjà et il nous est tout à fait possible de les mettre à sa disposition dont le centre de Sidi Bel-Abbès. D'ailleurs, nous lui avons même demandé de venir visiter ce centre sur place afin qu'il se fasse sa propre idée. C'est un très joli centre avec toutes les commodités nécessaires. J'ai même eu une discussion avec le wali de Bel-Abbès afin qu'il le mette à sa disposition dans les plus brefs délais. Au lieu de faire des dépenses supplémentaires dans le cadre de la rationalisation de l'argent public et une meilleure exploitation de cet argent, il serait préférable d'utiliser ces centres qui existent déjà". Cependant, il faut dire surtout que le problème ne réside pas tellement aux yeux du MJS dans la construction de ces 4 centres mais dans leur coût excessif (400 milliards) qui met en danger la trésorerie de la FAF surtout en ces temps de crise où les sponsors se raréfient. C'est cela le sens du message qu'aurait dû décodé Zetchi au lieu de botter en touche avec cette histoire de presse qui a chaque fois bon dos. "La stabilité ne se résume pas au nombre d'entraîneurs consommés" À propos de l'instabilité chronique au niveau des encadrements techniques de l'EN et de la DTN, Kheredine Zetchi trouve une explication. "Avec tout mon respect, changer des entraîneurs se passe partout dans le monde. Récemment, nous avons vu que le Real a limogé son entraîneur et là les responsables du club espagnol lui cherchent un successeur. C'est pour vous dire que la vie d'un entraîneur est liée aux résultats. Nous avons hérité d'une sélection nationale qui était dans une situation difficile. De ce fait, il fallait du temps en vue de remettre les choses sur les rails. Aujourd'hui, nous sommes contents de trouver la personne idoine, à savoir Belmadi dont le profil correspond aux exigences recherchés. On aurait pu choisir Belmadi en premier et ne pas réussir. Nous sommes ravis de ce choix et persuadés qu'il va redresser la situation de l'équipe nationale", martèle l'ex-président du Paradou AC et d'enchaîner : "La stabilité ne se mesure au nombre de sélectionneurs consommés ou par rapport à des choix décidés que cela soit au niveau de la sélection ou bien de la DTN. Je crois que la stabilité se mesure par rapport aux projets que nous sommes en train de mettre en place. Notre priorité est le retour à la formation même si nous avons d'autres chantiers à faire au niveau de l'EN avec le souci majeur de redonner une stabilité à cette équipe nationale avec Belmadi. Il y a aussi la DTN qui n'est pas représentée par son directeur mais plutôt par de nombreux techniciens qui font un bon travail". Le patron de la FAF estime que l'EN est sur le droit chemin. "Nous essayons de remettre le train du football sur les rails, à savoir faire travailler tout le monde. Les clubs doivent travailler davantage et si nous parvenons à le faire, on réussira. Nous devons aussi retravailler la base et la formation, nous allons très certainement aboutir à des résultats meilleurs, des joueurs formés convenablement, un championnat d'un niveau appréciable". Enfin, abordant les objectifs de l'EN, Zetchi est catégorique : "Il y a des objectifs intermédiaires avec la qualification à la CAN 2019 avec comme objectif aller au moins dans le dernier carré d'as de la Coupe d'Afrique des Nations". "Saâdane aurait dû aller au fond des choses" Commentant les récentes déclarations de Rabah Saâdane sur un supposé match arrangé entre l'EN et l'Egypte lors de la demi-finale de la CAN 2010, le président de la FAF estime que l'ex-DTN aurait dû aller au fond des choses. "Je ne vais pas commenter les propos de Saâdane. Il a été sélectionneur à cette époque. Je ne vais pas faire des commentaires sur ça. Ces déclarations ne serviront pas le football. Saâdane n'a qu'à aller encore plus loin dans ses déclarations en donnant plus d'arguments". Ensuite, Zetchi a évoqué également la corruption dans le monde du football. "Après tout, l'enquête de la BBC n'apporte absolument rien de nouveau par rapport à ce qui a été dit sur les 10 ou 15 dernières années. La corruption est un phénomène planétaire. On entend parler des matches truqués. On parle de corruption dans tous les pays du monde. Mais dans ce qu'a publié la BBC il n'y a aucun élément nouveau pour diligenter une enquête. Par contre, la commission d'éthique agit conformément aux statuts de la FIFA. Cela va nous permettre d'ouvrir des enquêtes, si cela le nécessite. Et les personnes qui parlent de corruption n'ont qu'à ramener des preuves pour transmettre les dossiers à la justice", fait-il savoir. Revenant sur le phénomène de la corruption, Kheredine Zetchi a encore une fois réteiré la volonté de la FAF à combattre ce fléau. "Il faudra aller encore plus loin. Il y a des outils juridiques et textes de lois qui condamnent la corruption sous toutes ses formes. Si nous avons le moindre soupçon, nous allons diligenter une enquête au sein de la commission d'éthique et inchallah on ira jusqu'au bout". "Abid Charef n'a pas fait une grande finale, mais…." Concernant le volet arbitrage avec cette affaire de l'arbitre algérien Abid Charef qui a officié la finale aller de la Ligue des champions africaine entre le Ahly et l'ES Tunis, le boss de l'instance fédérale a tenu à défendre Abid Charef tout en reconnaissant que le referee algérien a commis des erreurs d'appréciation. "On est accusés à tort dans beaucoup de matches. Abid Charef n'a pas fait une grande finale au Caire mais aller jusqu'à l'accuser d'avoir touché de l'argent, j'espère que ces propos ne sont pas sérieux. Abid Charef est un grand arbitre. Il peut se tromper sur l'action, l'appréciation peut être fausse. Ensuite, je veux aussi rendre hommage au corps arbitral qui fait un excellent travail, et la FAF veillera à défendre le corps arbitral même s'il y a la volonté de l'instance fédérale de sanctionner sévèrement les arbitres fautifs", indique Zetchi. NAZIM T.
