Le projet de restauration des sites historiques à Oran est sur le point d'être adopté par les membres de l'APW, avons-nous appris de sources proches de cette institution. Une enveloppe financière de l'ordre de 30 milliards de centimes serait allouée au secteur de la préservation des sites historiques et archéologiques de la wilaya qui renferme des joyaux architecturaux datant des XIIe et XIIIe siècles. Sur la base de données scientifiques, les responsables du projet en question ont retenu huit sites parmi les plus anciens et les plus touchés par la décrépitude. L'ancienne porte du Santon à Sidi El Houari figure en premier sur la liste arrêtée par les élus et des spécialistes de restauration des vestiges archéologiques et historiques. Le caravansérail de l'armement qui est situé dans l'antique quartier Saint-Louis de la Calère, va bénéficier d'une opération de restauration et de réfection. Ce site utilisé par les premiers soldats de l'armée coloniale pour la fabrication d'armes à feu et le stockage de la poudre, offre une perspective panoramique d'une beauté exceptionnelle sur le port de pêche et la baie, en contrebas du mont Murdjadjo. Deux autres sites situés dans l'ancien quartier espagnol de Sidi El Houari sont également programmés dans cette entreprise de grande envergure. Il s'agit de la restauration d'une partie de la vieille Casbah de Sidi El Houari et de l'antique porte de Canastel qui offrent un spectacle de désolation ineffable. C'est dans cette partie de la ville chargée d'histoire médiévale et contemporaine que s'inscrit la mémoire de la ville. La propension des pieds-noirs pour le vieux quartier de Sidi El Houari dénote l'intérêt de ces touristes en mal du pays. Depuis cinq ans, l'afflux des touristes dans la wilaya d'Oran se fait grandissant. À l'instar de la population, beaucoup d'entre eux partent avec un pincement au cœur devant le désastre constaté des vestiges historiques. Mais que dire du magnifique Kasr El Bey construit au XIVe siècle par le sultan mérinide Abou El Hassan El Merini ? Dans ce château rose qui embrasse la Méditerranée, plusieurs opérations de restauration, très mal effectuées, ont dénaturé le site. Des mains malhabiles ont peint à la chaux les mosaïques des murs encore debout. Du vulgaire ciment a remplacé le gypse dans la décoration subtile faite par d'anciens artisans andalous. Des vols de faïences et de pavés d'une valeur inestimable ont été opérés sans que les pilleurs ne soient inquiétés. Le problème des restaurateurs spécialisés a d'ailleurs retenu l'attention des autorités locales. Il est même question de faire appel à des spécialistes italiens, passés maîtres dans la restauration et auxquels on doit le restauration du Bastion 23 à Alger. Mais depuis plus de quarante ans, on peut avancer sans risque de se tromper, que la culture de la sauvegarde des vestiges a brillé par son absence à Oran. B. Ghrissi