Résumé : Plus indulgent, le directeur avoue à Halima qu'il reconnaissait les aléas qu'elle rencontrait. Mais les femmes voulaient l'égalité. Il tente de justifier sa réaction et lui promet de tenter de trouver une solution plus tard à son problème. Il jette un coup d'œil à ses documents. -Vous avez fait du bon travail, Madame. Pour une débutante, je n'ai pas à trop me plaindre. -Merci. Je ferai de mon mieux pour répondre aux exigences de ma fonction. -Je l'espère bien. Elle se retire dans son bureau et se remet à son travail. Ce sera bientôt l'heure de la sortie, et elle voulait terminer la saisie de quelques documents avant de quitter les lieux. Elle était sur le point d'éteindre son ordinateur, lorsque le téléphone se met à sonner. Elle décroche et une voix de femme lui demande sans détour qui elle était. -Je suis la secrétaire. Et vous, qui êtes vous ? -Ne posez pas trop de questions, petite curieuse, et passez-moi sans tarder mon mari. -Votre mari ? -Oui. Votre responsable. -Oh ! Je suis désolée. Vous auriez pu me le dire. -Je n'ai rien à vous dire. Je ne savais pas que mon vaurien de mari avait engagé une secrétaire. D'habitude, il travaille avec des hommes. Halima s'empresse de transmettre la communication à son directeur. Quelques minutes plus tard, ce dernier lui reprochera d'avoir interrompu une séance de travail pour lui passer son épouse. -Mais Monsieur, je ne pouvais refuser... -Assez parlé. Ma femme cherche par tous les moyens à savoir avec qui je travaille et ce que je fais de ma journée. Elle croit que je passe mon temps à courir les femmes et à me balader dans des endroits mondains. Halima ne savait quoi répondre. Elle regarde sa montre et constate que l'heure de la sortie était dépassée de quelques minutes. -Vous m'en voyez navrée, Monsieur. Il passe la main dans ses cheveux puis lance : -Ne partez pas. J'ai un courrier urgent à vous confier. -Mais il se fait tard, et je risque de rater le dernier bus. -Vous êtes ici pour me seconder, Madame. On vous a bien dit que vous devez m'assister et me suivre comme une ombre là où je vais. Oubliez donc votre bus, prenez votre bloc-notes et suivez-moi dans mon bureau. Halima repose rageusement son sac. Elle avait envie de crier son désarroi et de dire à cet imposteur qu'elle se fichait royalement de ses préoccupations, avant de claquer la porte et de partir pour ne jamais revenir, mais elle avait besoin de ce boulot. Elle ne pouvait vivre indéfiniment aux crochets de ses parents et sacrifier son avenir et celui de sa fille. La mort dans l'âme, elle prend son bloc-notes et s'apprête à rejoindre son directeur, lorsque le téléphone se remet à sonner. Elle décroche et reconnaît tout de suite la voix de la femme. -C'est encore vous ? -Oui. Je vous dérange, Madame ? -Non, mais votre mari est bien occupé en ce moment, je ne pourrais lui passer votre appel. -Tiens, tiens ! C'est lui-même qui vous a demandé de refuser ma communication ? -Non, mais je vous assure qu'il est débordé de travail. La femme l'interrompt. -Assez. J'en ai assez entendu. Elle raccroche sans plus attendre, et Halima garde le combiné dans sa main quelques secondes. Devient-elle folle, ou bien est-ce les autres qui sont déjà fous ? -Alors, Madame ? (À SUIVRE) Y. H.