Résumé : Ramzi et Faïza sont venus demander la main d ‘Amel. Sa famille accepte d'emblée. Amel est heureuse, son futur mari lui a offert de très belles choses. De beaux bouquets de fleurs embaumaient le salon. Hayette ouvrit de grands yeux à la vue de la bague et des autres cadeaux. - Tout ça pour une simple demande en mariage… qu'en sera-t-il alors pour les fiançailles et le trousseau de mariage ? - Petite jalouse… tu n'es pas contente pour moi ? - Mais non Amel… je suis très heureuse pour toi ma chérie, tu mérites tout le bonheur du monde. - Et toi donc où en es-tu avec ton prince ? - Mon prince ? - Oui. Ce fameux cadre dont tu m'avais parlé. - Oh… ce n'est plus qu'un lointain souvenir. C'est un type qui ne me convient pas du tout. Amel lui pince la joue : - Qu'est-ce qui te convient alors ? - Un type comme Ramzi… répondit Hayette sans aucune hésitation. N'a-t-il pas un frère jumeau par hasard ? - Non… il est unique… c'est le seul “échantillon” de sa mère. - Hum… tant pis… la chance sourit à tour de rôle. - Ça tu l'as bien dit. Le soir même Ramzi téléphone à Amel. Ils firent pleins de projets ensemble et, sans formalité aucune, décidèrent de penser le plus tôt possible à la date de leur mariage : - Laisse-moi au moins le temps de préparer mes toilettes de présentation. - Hum… cela prend beaucoup de temps, demande-t-il. - Oui… beaucoup de temps. - Nous pourrons nous marier à quel âge alors ? - À 70 ans. - Aussi jeune que ça… je préfère que tu te dispenses de ces toilettes contraignantes… viens en pyjama c'est préférable. Amel rit de bon cœur : - Pour toi c'est très simple… mais pour la famille, je suppose que cela va poser un problème. - Tant pis pour la famille Amel… ne sois pas vieux jeu voyons… une belle robe de mariée suffira à mon avis. - Oui… je le pense moi aussi… mais ma mère va avoir une attaque si je lui annonce ça. Elle tient beaucoup aux traditions. - C'est comme tu veux Amel. Je ne vais pas te mettre les bâtons dans les roues, mais n'oublie pas qu'on s'est tous mis d'accord pour que le mariage ait lieu avant la fin de l'été. - Mais Ramzi… d'ici là je serais prête… ne me bouscule pas s'il te plaît… je suis déjà assez secouée pour aujourd'hui. - Et moi donc… crois-tu que c'est facile de formuler une demande en mariage ? J'avais un trac fou, et mes mains étaient toutes moites. - Bien fait pour toi Ramzi. Il fallait faire des répétitions devant la glace de la salle de bain. - Mais c'est ce que j'ai fait toute la journée. - Alors tu as bien joué ton rôle. Ils éclatèrent de rire tous les deux, et se quittèrent sur la promesse de se revoir bientôt. Amel reprend son travail dès le début de la semaine, tandis que Ramzi, qui avait un vol le vendredi soir, ne pouvait rentrer que deux jours plus tard. Après une longue journée au bureau, Amel s'apprêtait à sortir quand le téléphone se met à sonner. Elle décroche, et une voix l'agresse aussitôt : - Ah, je vous coince enfin petite vaurienne. Vous croyez que vous alliez vous en sortir comme ça, que je n'allais pas vous retrouver… le monde est petit vous savez. Intriguée, la jeune femme eut le souffle coupé un moment. Elle reprend ses esprits et répondit : - Vous demandez après qui madame ? - Vous êtes bien Amel… Amel… B. - Oui. C'est bien ça… et vous, qui êtes-vous ? - Peu importe qui je suis… je ne vais vous demander qu'une seule chose… éloignez-vous de Ramzi… sinon… - Sinon ? - Eh bien, vous aurez à le regretter amèrement. - Et… On avait raccroché à l'autre bout, et Amel garde le combiné un moment dans sa main. Elle se rassoit à son bureau, déroutée. Mais qui est donc cette femme qui lui demande de s'éloigner de Ramzi ? Comment la connaissait-elle ? Comment avait-elle eu son numéro de fil ? Autant de questions qui la taraudaient et auxquelles elle n'arrivait pas à trouver une réponse. Elle prend son sac et se met à marcher d'un pas lent. Est-ce une mauvaise farce d'une de ses amies ? Non… impossible, personne ne connaissait Ramzi. À part son amie Hayette, personne parmi ses amies ne savait qu'elle était fiancée ou qu'elle avait une relation avec Ramzi… personne ne connaissait, en fait, Ramzi. Cette femme ne pouvait être une amie ou quelqu'un de sa famille. Elle quitte son bureau et referme la porte à clef. Tout à l'heure elle appellera son amie Hayette… peut-être en savait-elle quelque chose ! Mais elle ne put le faire. Arrivée chez-elle, Amel eut fort à faire. Elle donne tout d'abord un coup de main à sa mère, qui avait eu l'idée saugrenue de nettoyer la cuisine un jour de semaine, puis s'occupe du dîner, avant de s'enfermer dans sa chambre, où elle se mettra illico presto à traiter certains dossiers urgents qu'elle n'avait pu finir au bureau. Après quoi, ses yeux se refermèrent tout seuls. Elle ne sentit pas son corps glisser ni sa tête retomber sur son oreiller. Non, elle était tellement épuisée, qu'elle n'avait qu'une seule envie : dormir… dormir… dormir. Y. H. (À suivre)