Le Centre national du costume traditionnel algérien de Tlemcen a célébré, avant-hier dimanche, le sixième anniversaire du classement du kaftan tlemcénien avec tous accessoires "chedda" au Palais royal du Mechouar, qui est également siège du centre précité. La célébration a donné lieu à une conférence-débat animée par le professeur Rostane Rachida de l'université de Tlemcen, dans laquelle elle a retracé l'histoire du costume nuptial tlemcénien et son évolution depuis l'époque numide à nos jours. La conférencière, qui est spécialiste en philologie, a expliqué l'origine de quelques mots d'accessoires utilisées dans la chedda tlemcénienne et qui trouvent leur origine bien ancrée dans l'Algérie numide, ottomane, andalouse, amazighe et arabe. Elle a souligné que cette tenue nuptiale, même si elle a subi au fil des temps des influences andalouses, turques et autres, reste authentique et représente le degré élevé de la création et le savoir-faire qui a de tout temps distingué les artisans algériens. Le Centre national d'interprétation du costume traditionnel algérien créé depuis 2011 tente, à chaque occasion, d'expliquer, de chercher et de décoder les symboliques que comporte l'habit traditionnel algérien de manière générale et particulièrement le kaftan ou la chedda qui fait désormais partie du patrimoine immatériel de l'humanité, a indiqué la directrice de cet établissement culturel. Classé le 5 décembre 2012 par l'Unesco au patrimoine universel, le costume nuptial est un caftan traditionnel en velours et aux fils d'or, orné de perles de culture, de colliers, de la meskia et de graffache. Des khorsa (espèce de boucles d'oreilles qui "tombent" sur les tempes) et d'énormes boucles d'oreilles sont suspendues à une calotte conique brodée au fil d'or et posée sur la tête. Ledit centre abrite de manière permanente des expositions d'habits algériens traditionnels et notamment divers modèles aussi bien classiques que modernes qui s'adaptent aux exigences actuelles, a-t-on expliqué. Le costume nuptial tlemcénien est le second bien immatériel algérien à être classé patrimoine culturel de l'humanité. En 2008, l'Unesco avait inscrit dans le même chapitre, l'Ahallil, exprimé par des chants folkloriques typiques à la région de Timimoun (Sud). APS