Il s'agit des deux Epic récemment créées par la wilaya. L'une est chargée de la collecte des ordures, l'autre de la gestion des espaces verts. L'APW d'Oran a annoncé dernièrement, après délibérations, la création de deux établissements, des Epic, l'un pour la collecte des ordures “Oran propre”, l'autre pour la gestion et l'entretien des espaces verts “Oran verte”. Prochainement, la wilaya devrait créer une troisième Epic pour les transports. La création de ces établissements publics industriels et commerciaux (Epic) a suscité de nombreuses interrogations quant à leur opportunité et leurs objectifs. C'est surtout en fait le choix du statut qui étonne à l'heure où l'on ne jure que par la privatisation. Il faut dire que pour un secteur comme celui du transport, la privatisation n'a eu pour effet que d'accroître la désorganisatoin, rendant ce secteur ingérable et faisant des usagers des proies pour le transporteur privé. Le souci des autorités locales, du moins tel qu'elles ont voulu le présenter, a été de pallier, dans un premier temps, les déficiences en matière de services publics, mais surtout de préserver des emplois. En effet, “Oran verte” devrait prendre la relève de l'ancienne Ecovert, une entreprise communale en voie de liquidation. Cette entreprise, qui employait 35 travailleurs, avait quelque 2,3 milliards de centimes de dettes. L'engagement aurait été pris de conserver tous les emplois, de récupérer le matériel et les équipements de l'Ecovert qui seront versés dans la nouvelle Epic. Notre interlocuteur nous signale encore qu'avec la disparition d'Ecovert, il s'agissait aussi de mettre fin à la dégradation des espaces verts et leur détournement en mettant en place au plus vite un cadre de gestion adéquat. Pour ce qui est de la collecte des ordures, “Oran propre” ne remplacerait pas les services de nettoiement de la ville d'Oran ou des autres communes de la wilaya. Chaque commune pourra faire appel à la nouvelle Epic, en plus de son propre service de collecte. Une convention spécifiant la relation commerciale liera les deux parties. Mais l'on voit mal des APC, aux finances très réduites, maintenir un service de nettoiement et en plus faire appel aux services de l'Epic. Les employés de la commune d'Oran ont, à maintes reprises, fait part de leur crainte de voir à terme leurs emplois menacés. Ils ont également dénoncé le fait que les camions neufs, qui devaient venir renforcer le parc pour la collecte des ordures, seraient donnés en exploitation à “Oran propre”, en priorité. Là encore l'administration s'est voulu rassurante en affirmant le maintien des postes de travail. Des proposition ont même étaient faites pour les employés qui souhaiteraient un transfert vers l'Epic. Bien que ces Epic n'aient pas encore démarré, il semble clair, qu'à terme, les communes verront malgré tout disparaître leurs prérogatives en matière de gestion de service public. La situation dans ces deux domaines, espace vert et collecte des ordures, est effectivement catastrophique, les citoyens se plaignent continuellement de la dégradation de leur cadre de vie. La polémique sur la remise en cause des prérogatives des élus des communes est pour l'heure un débat qui leur passe par-dessus la tête. F. BOUMEDIENE