La compagnie publique des hydrocarbures s'est offert, l'année dernière, la raffinerie d'Augusta en Italie et lorgne d'autres opportunités à l'international aussi bien en matière de production de produits pétroliers que dans le domaine du trading. Le groupe Sonatrach et le Français Total devraient signer, aujourd'hui, à Oran, une convention pour la création d'une joint-venture dans le domaine de la pétrochimie. Le projet a été, à maintes reprises, annoncé, mais la date de sa signature a été plusieurs fois repoussée pour des raisons pour le moins inexpliquées. Le patron du groupe Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, dit miser gros sur la transformation des hydrocarbures, jugeant qu'il était impératif pour la compagnie d'œuvrer pour la transformation du gaz en plastique et en produits pétrochimiques. La compagnie publique des hydrocarbures s'est offert, l'année dernière, la raffinerie d'Augusta en Italie et lorgne d'autres opportunités à l'international aussi bien en matière de production de produits pétroliers que dans le domaine du trading. Abdelmoumen Ould Kaddour a annoncé, hier, depuis Illizi, la conclusion le mois prochain, avec le groupe turc Renesans Holding, d'une convention relative au montage financier pour la réalisation d'un complexe pétrochimique en Turquie. En novembre dernier, faut-il le rappeler, le groupe Sonatrach avait signé à Istanbul (Turquie) un pacte d'actionnaires avec le groupe turc Renesans Holding portant sur la réalisation d'un complexe pétrochimique en Turquie. Il s'agit d'une infrastructure pétrochimique dédiée à la transformation du propane en polypropylène. D'une capacité de production de 450 000 tonnes/an de polypropylène, ce projet, dont le coût d'investissement est de 1,2 milliard de dollars et que Sonatrach s'engage d'ores et déjà à financer à hauteur de 30%. Dans le domaine du trading, le P-DG de Sonatrach a indiqué que le projet de création d'une société de trading en association avec l'Américain ExxonMobil était "en très bonne voie". Il a indiqué que les deux projets "vont aboutir avant la fin du premier semestre 2019". Nourrissant l'ambition d'être parmi les cinq plus grandes compagnies publiques d'hydrocarbures dans le monde, Sonatrach semble vouloir monter en puissance au moyen d'acquisitions à l'étranger d'infrastructures de raffinage et de transformation de gaz naturel. À présent le groupe prend la destination de la Turquie, une porte lui ouvrant des opportunités à la fois en Asie et en Europe. Son projet en Turquie est le plus important après l'acquisition en 2018 de la raffinerie d'Augusta en Italie. Il s'agit pour le groupe public des hydrocarbures d'accélérer sur l'international aussi bien sur les créneaux de production que sur le négoce. En interne, Sonatrach s'est lancée depuis peu dans le grand projet d'exploitation et de transformation de phosphate dans la région de Bled El-Hadba (Tébessa). Abdelmoumen Ould Kaddour a indiqué à ce propos que le choix du partenaire étranger était fait. "Actuellement, nous sommes en train de négocier avec ce partenaire étranger. Les investisseurs qui viennent coopérer avec Sonatrach doivent partager les risques avec nous", a-t-il dit. Ce complexe de phosphate garantira des revenus annuels en devises à hauteur de 1,9 milliard de dollars. Ali Titouche