Des citoyens ont observé un sit-in de protestation, hier matin, devant le siège de la daïra de Maâtkas, dans la wilaya de Tizi Ouzou, et ce, en signe de solidarité avec deux de leurs concitoyens dont "les passeports sont bloqués par les autorités locales depuis plusieurs mois", avons-nous appris auprès de participants à ce rassemblement. En effet, T. Youva, originaire du village Tala Hamou, établi depuis longtemps en Afrique du Sud où il exerce une activité commerciale, s'est vu refuser la délivrance de son passeport après l'avoir déposé pour renouvellement au consulat d'Algérie en Afrique du Sud, et cela, sans aucune notification, malgré ses récurrentes demandes. Le second, M. Arezki, du village de Tizi Menous, qui est un athlète de haut niveau dans la discipline du kempo, trois fois champion du monde, "s'est vu confisquer aussi son passeport par les responsables de la délégation avec laquelle il s'était rendu en Hongrie pour disputer un championnat du monde, et depuis, il ne peut pas rentrer au pays car bloqué en France où sa femme l'a accompagné pour soigner une blessure contractée entre-temps", nous ont expliqué les initiateurs de cette manifestation. Le chef de daïra et le chef de sûreté ont reçu des représentants des citoyens qui ont expliqué aux deux responsables toute la peine qu'endurent les familles des concernés et toute l'indignation ressentie par les habitants des deux villages concernés. "Youva est notre frère qui contribue énormément à l'amélioration des conditions de vie de notre village, et c'est à ce titre que nous sommes solidaires avec lui, loin de toute autre considération. Nous voulons qu'il puisse circuler librement et nous rendre visite, à nous et à toute sa famille, comme il avait l'habitude de le faire souvent, lui qui est si attaché à son village natal", soutient Samir, un jeune artiste du même village de Tala Hamou. Quant au frère de M. Arezki, il a raconté toute la peine vécue par sa famille et son frère à cause de cette longue absence. "Mon père est malade et souhaite vivement revoir mon frère le plus tôt possible, mais toutes les démarches que nous avons entamées auprès de la Fédération de kempo et du ministère de la Jeunesse et des sports sont restées vaines. Actuellement, mon frère n'a même pas pu officialiser son mariage et son fils n'est pas reconnu à cause de l'absence de ce document officiel", dira-t-il, les larmes aux yeux. De leur côté, le chef de daïra et le chef de sûreté de Maâtkas, qui ont écouté attentivement les doléances de ces citoyens, ont promis d'intervenir dans les plus brefs délais auprès des autorités compétentes "auprès desquelles, nous allons insister pour un dénouement heureux", ont-ils rassuré. R. Achour