Une nouvelle réduction de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne sera pas écartée lors de la prochaine réunion ministérielle de l'Organisation prévue en avril prochain à Vienne. C'est ce qui ressort des déclarations du ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni. Hier, en marge d'une réunion de la Commission africaine de l'énergie nucléaire (Afcone), le ministre de l'Energie a indiqué que "depuis notre dernière décision de décembre 2018, les prix se stabilisent. Ils se situent dans une fourchette allant entre 60 et 64 dollars le baril. L'Opep est souveraine, et pourrait décider d'une nouvelle coupe dans sa production". Reste qu'une telle décision est tributaire des résultats de l'analyse du marché pétrolier au premier trimestre 2019, a-t-il ajouté. "Pour l'instant, rien n'est décidé. Tout sera revu avec des commissions de chaque pays qui sont en train de travailler actuellement sur le comportement du marché, sur les besoins et sur le développement des industries qui connaissent un certain ralentissement", a-t-il expliqué. Concernant les rapports entre l'Opep et ses partenaires producteurs de pétrole et les prétendues "divergences" contenues dans certaines analyses, le ministre a affirmé que les pays qui font partie de l'accord de Vienne continuent à collaborer en toute "cohésion", soutenant que "l'Opep va très bien, la coopération Opep/non-Opep va très bien. Il y a une cohésion totale, et les points de vue convergent quand il s'agit de la stabilité des marchés". Une éventuelle nouvelle réduction de la production de l'Opep reste plausible compte tenu de la situation du marché. En effet, la démarche consistant à donner de la hauteur aux prix semble s'essouffler. Après une forte hausse début janvier, les prix de l'or noir se sont inscrits dans une fourchette relativement étroite. "Les cours du pétrole cherchent toujours à savoir quelle piste suivre", ont résumé les analystes de JBC Energy. Pour rappel, en décembre dernier, l'Opep avait convenu avec des pays producteurs non-Opep, la Russie à leur tête, d'une baisse conjointe de leur production de 1,2 million de barils/jour à partir du 1er janvier 2019, avec une réduction de 800 000 barils/jour par l'Opep et de 400 000 barils/jour par ces pays producteurs non-Opep. Depuis, l'Opep et ses partenaires ont réussi à limiter leur production depuis la production élevée atteinte en novembre dernier. Saïd Smati