Les deux projets de résolution rivaux sur la résolution de la crise au Venezuela ont été rejetés jeudi soir lors de la réunion consacrée à ce sujet au Conseil de sécurité de l'ONU, ont rapporté les médias. Le premier projet de résolution a été présenté par les Etats-Unis qui soutiennent Juan Guaido, le représentant de l'opposition radicale, tandis que le deuxième texte a été présenté par la Russie qui soutient le président légitime du Venezuela, Nicolas Maduro. Le premier projet de résolution présenté par les Etats-Unis, a reçu 9 voix pour, 3 voix contre (Russie, Chine, Afrique du Sud) et 3 abstentions (Guinée équatoriale, Indonésie, Côte d'Ivoire), lit-on sur le site de l'ONU. Il n'a pas été adopté en raison du veto de membres permanents du Conseil de sécurité (Russie et Chine). Ce texte exhortait le Venezuela à "restaurer pacifiquement la démocratie, à organiser des élections présidentielles libres et équitables et à acheminer sans entrave l'aide humanitaire à toutes les personnes dans le besoin". Le texte russe, qui visait à dénoncer "les menaces de recourir à la force contre Caracas", agitées régulièrement par les Etats-Unis, n'a recueilli de son côté qu'un soutien de quatre pays (Russie, Chine, Afrique du Sud, Guinée équatoriale), un score faible. Les Etats-Unis, les cinq Européens et le Pérou ont voté contre. Quatre pays se sont abstenus: Indonésie, Koweït, République dominicaine et Côte d'Ivoire. Comme attendu, le double rejet des deux textes à l'ONU a illustré la profonde division internationale sur le Venezuela. Juan Guaido, qui s'est autoproclamé président par intérim le 23 janvier, est soutenu par une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis, le Brésil ou la Colombie et une majorité des membres de l'Union européenne. Nicolas Maduro, qui a succédé en 2013 au défunt président Hugo Chavez et entamé un deuxième mandat le 10 janvier, est appuyé de son côté par un nombre équivalent de pays, incluant la Russie, la Chine, l'Iran, la Corée du Nord, la Syrie ou Cuba.