Le Kremlin a dénoncé, lundi, la décision des pays européens de reconnaître l'opposant Juan Guaido, en tant que "président en charge" du Venezuela, soulignant que c'est une "véritable ingérence directe et indirecte dans les affaires de ce pays et n'aide pas à résoudre pacifiquement la crise", ont rapporté des médias locaux. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué lundi que la Russie refuse la reconnaissance de l'opposant Juan Guaido comme "président en exercice" par des pays européens, dénonçant une décision de "légitimer la tentative d'usurpation du pouvoir au Venezuela", a indiqué l'agence Sputnik. "L'imposition de tout type de solution ou la tentative de légitimer l'usurpation du pouvoir représente, de notre point de vue, une intervention directe et indirecte dans les affaires intérieures du Venezuela", a déclaré M. Peskov lors d'une conférence de presse. Pour le porte-parole, la reconnaissance de Juan Guaido par des pays européens "n'aide en rien à résoudre la crise que vivent les Vénézuéliens de manière pacifique". Plusieurs pays européens ont annoncé lundi reconnaître le président de l'Assemblée, l'opposant Juan Guaido, en tant que "président en charge", l'appelant à organiser "rapidement une élection présidentielle". Les Etats-Unis ont reconnu, le 23 janvier dernier, le président du parlement, l'opposant Juan Guaido, qui s'est autoproclamé "président en exercice" du Venezuela devant ses partisans. Le président Donald Trump lui a attribué le titre de "président par intérim du Venezuela" et a évoqué "une possible opération militaire américaine pour rétablir la démocratie à Caracas". Ce jour-là, les pays de l'Union européenne (UE) avaient refusé de suivre la démarche américaine de reconnaitre M. Guaido comme "président par intérim", appelant à l'apaisement et à la tenue des "élections libres". Et depuis, la position des pays européens a connu un changement notable. L'Allemagne, l'Espagne, la France et le Royaume-Uni avaient donné au gouvernement de Maduro un délai de huit jours à compter du 26 janvier pour organiser des élections, menaçant de reconnaître le chef de l'opposition comme "président par intérim". Dans une récente interview accordée à la presse russe, le président vénézuélien, Nicolas Maduro a accusé l'UE d'"être subordonnée à la politique de suprématie appliquée par les Etats-Unis à l'égard de Caracas" et a affirmé que "de nombreux dirigeants européens se sont blessés en assumant docilement le stratégie des Etats-Unis". Le président Maduro a rejeté catégoriquement cet ultimatum, déclarant qu'"il ne ferait pas preuve de lâcheté face aux pressions" de ceux qui réclament son départ et que "le Venezuela ne fait partie de l'UE". La communauté internationale est divisée sur la résolution de la crise vénézuélienne. Plusieurs pays comme la Russie, la Chine, l'Iran, la Turquie, le Cuba, la Syrie et la Bolivie ont appelé au respect de la souveraineté de l'Etat vénézuélien et la non-ingérence dans les affaires intérieures, tandis que le Mexique et l'Uruguay ont insisté sur la médiation et le lancement d'un dialogue inter-vénézuélien pour trouver les solutions à la crise qui couve dans le pays.
Caracas réévalue ses relations avec des pays européens Le Venezuela a décidé lundi de réévaluer ses relations diplomatiques avec des pays européens ayant officiellement reconnu l'opposant vénézuelien Juan Guaido en tant que président par intérim alors que l'ONU refuse de s'ingérer dans les affaires internes du pays. "Caracas va réévaluer intégralement les relations bilatérales avec ces gouvernements à partir de cet instant, jusqu'à ce qu'ils renoncent à soutenir les plans putschistes", note le texte du ministère des Affaires étrangères. Madrid, Londres, Paris, Berlin et certaines autres capitales européennes ont reconnu lundi Juan Guaido comme "président par intérim" du Venezuela après le refus du président Nicolas Maduro de céder à un "ultimatum" pour convoquer une élection présidentielle après que Juan Guaido, qui préside l'assemblée nationale, contrôlée par l'opposition, s'est autoproclamé "président en exercice " du Venezuela le 23 janvier. L'Union européenne (UE) reste cependant divisée, des pays comme l'Italie ou la Grèce adoptant une position attentiste. Parallèlement, plusieurs pays comme la Russie, la Chine, l'Iran, la Turquie, le Cuba, la Syrie et la Bolivie ont appelé au respect de la souveraineté de l'Etat vénézuélien et la non-ingérence dans les affaires intérieures, tandis que le Mexique et l'Uruguay ont insisté sur la médiation et le lancement d'un dialogue inter-vénézuélien pour trouver les solutions à la crise qui couve dans le pays. S'agissant de la position des Nations Unies, l'organisation refuse de s'ingérer dans les affaires internes du Venezuela, préconisant le dialogue entre les deux parties. Le Secrétariat des Nations unies ne participera à aucune réunion de groupes qui se forment pour discuter de la crise vénézuélienne afin de "garder sa crédibilité" dans son offre de mission de bons offices au Venezuela, a affirmé le secrétaire général Antonio Guterres. "Le secrétariat de l'ONU a décidé de ne faire partie d'aucun de ces groupes afin de garder la crédibilité de notre offre de bons offices aux deux camps pour être en mesure, à leur demande, d'aider à trouver une solution politique", a déclaré M. Guterres, en faisant part de son "inquiétude" face à l'évolution de la situation. Par ailleurs, une réunion de crise des ministres des Affaires étrangères du Groupe de Lima, à a eu lieu lundi à Ottawa. La réunion a vu la participation d'une dizaine de pays latino-américains, les Etats-Unis et l'Union européenne (UE). Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo devait y intervenir via la vidéo-conférence . Le Groupe de Lima crée en 2017 comprend l'Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Panama, le Paraguay, le Pérou, le Guyana et Sainte-Lucie. De leur côté, l'Uruguay et le Mexique s'apprêtent à organiser le 7 février prochain à Montevideo une conférence internationale à laquelle sont invités tous les pays et organismes internationaux affichant une "position neutre" sur la crise au Venezuela, déclenché après que l'opposant Juan Guaido s'est autoproclamé président du pays le 23 janvier et a été immédiatement soutenu par les Etats-Unis. Pour se donner une légitimité, Guaido appelle ses partisans à manifester dans la rue et à exprimer leur "refus" à l'endroit du président Maduro, réélu pour un second mandat le 10 janvier écoulé. Le président Maduro s'est opposé totalement à une proposition ayant émané de pays européens portant organisation d'une élection présidentielle, mais il s'est dit toutefois favorable à l'idée de l'organisation d'élections législatives proposée par l'Assemblée constituante. La décision de Maduro a trouvé un écho favorable auprès de nombreux pays, à l'image de la Russie, la Chine, la Corée du Nord, la Turquie et Cuba.