Les démocrates ont réclamé à la Maison-Blanche et au chef de la diplomatie Mike Pompeo qu'ils leur remettent les détails des échanges entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine. Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a reconnu lundi soir que la chambre haute allait vraisemblablement emboîter le pas à la Chambre des représentants et voter à son tour le rejet l'"urgence nationale" décidée par Donald Trump. "Au Sénat, ce qui semble clair, c'est qu'il y aura assez de votes pour adopter une résolution de désapprobation, qui fera alors l'objet d'un veto du président, et puis, selon toute probabilité, ce veto sera maintenu à la Chambre", a-t-il déclaré en conférence de presse à Louisville, dans le Kentucky, Etat qu'il représente au Sénat. Mitch McConnell, qui a précisé : "J'étais l'un de ceux qui espéraient que le président ne choisirait pas l'option de l'urgence nationale", a reconnu être préoccupé à l'idée qu'un président démocrate puisse à l'avenir à son tour choisir cette option pour contourner le Congrès sur des politiques controversées. Il a indiqué que "c'est l'une des raisons pour lesquelles j'avais plaidé, à l'évidence sans succès, auprès du président pour qu'il ne choisisse pas cette option". Sauf surprises, le Sénat, à majorité républicaine (53 sièges sur 100), dont quatre sénateurs républicains ont déjà annoncé qu'ils voteraient avec les démocrates, rejettera le décret de Donald Trump. Par ailleurs, plusieurs autres sénateurs républicains se sont déclarés gênés par cette procédure exceptionnelle du président qui outrepasse, à leurs yeux, les pouvoirs de l'exécutif. C'est déjà assez pour donner la majorité simple à la résolution qui proclame que "l'urgence nationale déclarée par le président le 15 février 2019 (...) est par la présente annulée", estime Mitch McConnell. Ce rejet mettra sans aucun doute Trump dans l'embarras, car il devra y opposer son veto pour pouvoir financer le mur à la frontière du Mexique, au moment où les démocrates sont également passés à l'action en renforçant plusieurs enquêtes parlementaires potentiellement explosives. Il s'agit des dossiers des soupçons de collusion avec la Russie aux paiements pour acheter le silence de maîtresses supposées en passant par son entreprise familiale. Forts de leur majorité à la Chambre des représentants, les démocrates ont notamment réclamé à la Maison-Blanche et au chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo qu'ils leur remettent les détails d'échanges entre le président américain et son homologue russe Vladimir Poutine. Ils ont également sommé 81 personnalités et organisations de leur livrer des documents pour alimenter une vaste nouvelle enquête lancée lundi, dont les deux fils du président républicain, Eric et Donald Jr., ainsi que son gendre Jared Kushner, qui est aussi l'un de ses principaux conseillers. Donald Trump sera sur tous les fronts lors des prochains jours pour faire face à ces attaques en règle des démocrates, en quête d'arguments pour lancer une procédure d'impeachment