Donald Trump s'est montré confiant lundi dans le fait que tous les membres choisis pour son cabinet seront confirmés à leur poste par le Sénat, qui a entamé hier les auditions des postulants: Ils passeront tous, a promis le président élu. La confirmation se passe très bien, a déclaré M. Trump lundi dans le hall d'entrée de sa Trump Tower à Manhattan, lors d'une apparition surprise devant les médias aux côtés du président du géant chinois Alibaba, Jack Ma et du Français Bernard Arnault. Jeff Sessions, retenu par le milliardaire pour prendre le poste de ministre de la Justice, été le premier à être interrogé par le Sénat, avec l'ancien général John Kelly, qui devrait diriger le département à la Sécurité intérieure. Quatre autres auditions sont au programme aujourd'hui, notamment celle de Rex Tillerson, retenu pour le poste de chef de la diplomatie. Je pense qu'ils passeront tous, a affirmé Donald Trump. L'équipe Trump s'est coordonnée avec le Sénat, où les républicains disposent de la majorité, pour caler neuf auditions de confirmation cette semaine, malgré les protestations des démocrates qui trouvent ce rythme trop rapide. Ce calendrier touffu a aussi provoqué les remontrances du Bureau d'éthique du gouvernement (OGE): Les auditions annoncées de plusieurs candidats qui n'ont pas fait l'objet de vérification éthique est une grande inquiétude pour moi, a ainsi souligné Walter Shaub Jr, directeur de cette entité, dans une lettre au chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer. Le calendrier serré a créé une pression inutile sur les responsables du bureau d'éthique chargés de vérifier les antécédents des candidats et certains ont potentiellement des problèmes éthiques non résolus, d'autres n'ont même pas encore fourni leurs déclarations de revenus, selon M. Shaub. Je ne suis pas au courant d'une seule fois au cours des quatre dernières décennies depuis que l'OGE a été mis en place où le Sénat aurait tenu une audience de confirmation avant que le candidat n'ait fait l'objet d'un processus de vérification éthique complet, a noté M. Shaub. Une alliance avec le Sénat ? Chuck Schumer a ainsi accusé Donald Trump de s'allier avec le Sénat à majorité républicaine pour faire passer ces candidats avant qu'ils n'aient été correctement vérifiés par le bureau d'éthique. Les démocrates ont cependant peu de chances de faire dérailler les plans de Donald Trump: une majorité simple est requise pour confirmer les candidats et les républicains disposent de 52 sièges sur 100 au Sénat. Tout le monde sera vérifié comme il faut, comme ça a été le cas par le passé, a assuré le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, après avoir rencontré le président élu lundi. Et j'espère que nous aurons six à sept personnes, notamment l'équipe de sécurité nationale, en place au premier jour. Lundi, M. Schumer a ressorti devant le Sénat une lettre de 2009 de M. McConnell qui exprimait des inquiétudes similaires vis à vis des candidats de Barack Obama. Les républicains demandaient à l'époque que tous les nommés aient fait l'objet d'un contrôle de l'OGE, que la police fédérale (FBI) ait vérifié leurs antécédents judiciaires et qu'ils remettent leurs déclarations de revenus avant toute audition. La plupart des candidats de M. Trump ne remplissent pas à l'heure actuelle ces critères, a souligné M. Schumer. Le gendre du président élu, haut conseillé En outre, et dans le cadre de la composition de son équipe, Trump a nommé lundi son gendre Jared Kushner, mari de sa fille Ivanka, haut conseiller à la Maison Blanche, a indiqué son équipe de transition dans un communiqué. M. Kushner, qui a renoncé à tout salaire pour la durée de ce poste, a été un atout formidable et un conseiller de confiance pendant toute la campagne et la période de transition et je suis fier de l'avoir dans un rôle clé de mon administration, a déclaré Donald Trump, cité dans le communiqué. Il a incroyablement réussi, en affaires comme en politique. Il sera d'une valeur incomparable dans mon équipe pour lancer et mettre en œuvre mon ambitieux programme, a ajouté le futur président, qui prendra ses fonctions le 20 janvier. C'est un honneur de servir mon pays, a déclaré de son côté le jeune homme d'affaires, issu de l'immobilier comme son beau-père. M. Kushner, qui n'avait aucune expérience politique avant de s'engager dans la campagne de son beau-père, se retrouve ainsi dans le tout petit cercle des très proches conseilleurs du futur président américain, aux côtés du très controversé Steve Bannon, conseiller en stratégie de M. Trump, et de Reince Priebus, secrétaire général de la Maison Blanche.