Le département d'Etat américain a réagi, mardi, aux événements qui secouent l'Algérie, déclarant "soutenir le peuple et son droit de manifester". Sans aborder directement la question du 5e mandat et les appels au changement, les Etats-Unis se sont positionnés contre tout acte de répression qui viserait les contestataires. "Nous observons ces manifestants en Algérie et nous allons continuer de le faire", a averti le porte-parole de la diplomatie américaine, Robert Palladino, qui signe ainsi la première réaction américaine depuis le début du mouvement de protestation contre le 5e mandat de l'actuel chef de l'Etat, 82 ans, toujours hospitalisé à Genève. Bouteflika est-il lâché par Washington ? C'est en tout cas ce que suggère cette déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères américain, qui exprime un franc soutien au peuple. Le Quai d'Orsay et l'Union européenne ont aussi estimé, mardi, que les Algériens avaient le droit de s'exprimer librement et de décider de leur avenir. "Les droits de liberté d'expression et de réunion sont inscrits dans la Constitution algérienne. Nous attendons que ces droits puissent être exercés de façon pacifique et soient garantis dans le respect de l'Etat de droit", a soutenu Maja Kocijancic, porte-parole de la Commission européenne. Et de poursuivre : "Plusieurs candidats ont soumis leur candidature, et il appartient maintenant au Conseil constitutionnel algérien de confirmer leur conformité par rapport à la Constitution et à la loi électorale." Pour sa part, le secrétaire d'Etat auprès du ministère des Affaires étrangères français, Jean-Baptiste Le Moyne, a indiqué que "c'est au peuple algérien souverain qu'il revient de s'exprimer, de choisir ses dirigeants et de décider de son avenir".