L'un des constats majeurs que l'on pourrait tirer, a posteriori, de la bonne prestation du Mouloudia d'Oran à Constantine est l'absence de l'habituel capitaine Sebbah Zine El-Abidine. Ou plutôt inversement : Comme Sebbah n'a pas joué, son équipe a produit sa prestation la plus aboutie de la saison. Le raccourci peut paraître sévère avec le défenseur central mouloudéen qui fêtera ses trente-deux printemps le 22 mars prochain, mais la vérité du terrain a toujours cela de bon qu'elle est aussi cruelle qu'imparable. C'est que cela fait des mois que Sebbah semble avoir perdu le fil. Défensivement, il n'a plus ce côté incisif qui martyrisait les avant-centres qui croisaient son chemin. Ayant perdu beaucoup de son explosivité et sa vitesse d'exécution, l'arrière-central mouloudéen a, aussi et surtout, perdu – depuis belle lurette- son self-control, se faisant avertir par l'arbitre quasiment à chaque match important. Cette mauvaise habitude de râler à tout moment de la rencontre, pour un oui ou pour un non, contre adversaires et coéquipiers en fait même un boulet pour le mental de son équipe. "Il passe son temps à crier sur ses jeunes coéquipiers, sur son milieu de terrain, sur son gardien, sur l'arbitre… Il perd beaucoup d'énergie en râlant pendant quatre-vingt-dix minutes et énerve ses coéquipiers. Cela lui vaut aussi des cartons bêtes qui provoquent fréquemment sa suspension au moment même où son équipe a le plus besoin de ses services. Il devient un fardeau pour sa formation, d'autant plus qu'il en oublie quasiment de défendre…", analysait, à ce sujet, assez justement un habitué de la tribune de presse. En son absence, donc, l'entraîneur Jean-Michel Cavalli a intelligemment fait glisser Réda Helaïmia dans l'axe aux côtés de Mohammedi. Résultat : une solidité défensive retrouvée. Le forfait sur blessure de Vivien pourrait, certes, précipiter le retour de Sebbah Zine El-Abidine dans le onze titulaire à Sétif. Mais connaissant l'intransigeance de Cavalli en matière de "troubles comportementaux'' de ses joueurs, il n'est pas garanti que le même Sebbah jouisse du même crédit qu'auparavant. Lui qui rabâche à tout-va "qu'il mériterait beaucoup mieux que ce MCO'' devrait ainsi bien assimiler que c'est, au contraire, le MCO qui mériterait beaucoup mieux que le Sebbah actuel.