La fédération réagit aux informations faisant état de la montée au créneau de certains membres de l'assemblée générale dont des présidents de ligues régionales et de wilaya en perspective de l'AG ordinaire qui sera consacrée à l'adoption des bilans moral et financier. Devant les attaques acerbes au sujet de la légitimité de l'actuel bureau fédéral de la FAF, fortement ébranlée par les aveux de Zerouati et Baâmeur, ex-membres de la commission électorale des élections du 20 avril 2017, sur les immixtions directes des pouvoirs publics pour l'intronisation de Kheireddine Zetchi, la fédération tente de faire bloc. Dans un communiqué publié sur son site officiel, le bureau fédéral de la FAF, photo à l'appui, se veut solidaire. "Le bureau fédéral (BF), réuni ce dimanche 31 mars 2019 en session mensuelle ordinaire, a été marqué par un élan de solidarité de ses membres et des présidents des ligues présents qui réitèrent leur engagement à continuer à œuvrer pour le développement du football national", indique le communiqué de la FAF. C'est là aussi une réponse à des informations faisant état de la montée au créneau de certains membres de l'assemblée générale dont des présidents de ligues régionales et de wilaya en perspective de l'AG ordinaire qui sera consacrée à l'adoption des bilans moral et financier. Des voix se sont élevées en effet pour réclamer un changement à la tête de la fédération (qui passe nécessairement par un rejet majoritaire des bilans) dans le sillage du mouvement de contestation populaire que connaît actuellement le pays. Le président Zetchi s'était déjà exprimé il y a quelques jours lors d'une émission de la Télévision nationale, durant laquelle il a défendu son bilan des deux ans de règne, mais visiblement les déclarations de Zerouati ont fait énormément de mal, d'autant plus que la gestion de la FAF, dans divers domaines, notamment l'arbitrage, laisse franchement à désirer. Certains, à l'image du président de la JSK, Cherif Mellal, y voit même "une gestion occulte et suspecte". En outre, les yeux restent rivés sur la FIFA qui n'a pas encore réagi aux accusations de Zerouati. Une source digne de foi nous a affirmé que la puissante fédération mondiale ne tardera pas à exprimer sa position, d'autant plus qu'elle a déjà été saisie par des lanceurs d'alerte sur le cas algérien, caractérisé par une violation flagrante de l'indépendance de la fédération par les pouvoirs publics. Des cas similaires dans d'autres pays ont déjà suscité des interventions de la FIFA et débouché sur des feuilles de route garantissant un retour à la légalité à travers de nouvelles élections propres et honnêtes. C'est d'ailleurs l'avis du président de la ligue régionale d'Ouargla, Ali Baâmar, qui garde toujours en mémoire la manière avec laquelle l'élection de la FAF s'est déroulée. Pour lui, "cet épisode douloureux marquera à jamais l'histoire de la balle algérienne. Les récentes déclarations de Zerouati sont une preuve de l'illégalité du scrutin du 20 mars 2017. Il a apporté une preuve que l'actuelle instance fédérale travaille dans l'illégalité". Raison pour laquelle il préconise de revenir dans la légalité car il croit dur comme fer que le président de la FAF n'a pas pleins pouvoirs sur son instance. "De plus, cette Fédération algérienne de football multiplie les erreurs et ratages, au point où l'Algérie a perdu sa verve sur le plan international. Nous n'avons plus le poids en Afrique." Il faut rappeler à ce titre qu'Ali Baâmeur avait été évincé de la présidence de la commission électorale en raison de son opposition à l'immixtion des pouvoirs publics. Il a fait les frais d'un coup d'Etat orchestré par ses pairs qui ont fini par introniser intra-muros Hamar. Il était d'ailleurs absent le jour de l'AG élective. Le 21 mars 2017, soit au lendemain de l'élection, la FIFA avait envoyé une lettre à la FAF dans laquelle elle demande des explications quant au déroulement du scrutin. La FAF a répondu le 22 mars à la FIFA avec tous les documents afférents à cette élection. Il faut rappeler aussi que des candidats à la FAF, à savoir Mouldi Aïssaoui et Abdelkrim Medouar, se sont plaints publiquement des irrégularités qui ont entaché les élections, tels le rejet abusif de leurs candidatures, la manipulation hors délai de la liste du candidat Zetchi, la mise à l'écart du président de la commission électorale Ali Baâmeur, l'immixtion des pouvoirs publics par le truchement d'un directeur central, en l'occurrence Djelab. Il y a eu également des transgressions flagrantes du code électoral de la FAF. En outre, Mourad Mazar, président de la Fédération internationale de la lutte contre la corruption sportive, a lui aussi saisi la FIFA en joignant au dossier tous les PV nécessaires de la commission électorale. La puissante fédération mondiale s'est toujours montrée sévère avec les pays qui ne respectaient pas cette règle. Pour participer aux compétitions internationales, les fédérations nationales ont l'obligation de souscrire aux statuts de la FIFA, notamment de l'article 13 qui suppose que les membres ont l'obligation de "diriger leurs affaires en toute indépendance et veiller à ce qu'aucun tiers ne s'immisce dans leurs affaires". De même, "la violation (de cet alinéa) entraîne également des sanctions, même si l'ingérence du tiers n'est pas imputable au membre concerné". En outre, l'article 17, sur l'indépendance des membres et de leurs organes, précise que "chaque membre doit diriger ses affaires en toute indépendance sans l'ingérence d'aucun tiers".