Les marches et les manifestations contre le pouvoir et les résidus de Bouteflika se poursuivent à Bordj Bou-Arréridj et à M'sila. Une imposante marche de protestation s'est déroulée ce 10e vendredi. Des milliers de personnes (des familles, des enfants, des personnes âgées, des femmes et des hommes) ont répondu, comme chaque vendredi, instinctivement, à l'appel de manifester. Les contestataires ont scandé des slogans hostiles au pouvoir. "Pouvoir assassin", "FLN dégage'', "Non à Bensalah et à Bedoui'', "Saïd en prison et non Issad", "Non au totalitarisme", "Oui à une justice indépendante". Les manifestants, bien organisés, ont fait entendre leur voix, donnant une sorte d'avertissement à ceux qui sont décidés à "imposer le statu quo à travers le maintien d'une seule proposition de sortie de crise". Les marcheurs ont aussi marqué une halte devant une bâtisse en construction, utilisée depuis le début du mouvement pour déployer un tifo. Ce dernier, conçu par un groupe de jeunes, change chaque vendredi de façon à coller à l'actualité. À M'sila, ville habituellement impliquée dans les luttes politiques, des milliers de personnes ont marché pour dénoncer l'entêtement du système. Des slogans condamnant les arrestations sont scandés. Bensalah et son clan sont vivement dénoncés et critiqués, ainsi que leurs soutiens, pour leur entêtement à vouloir maintenir le pays dans une situation de crise qui ne cesse de s'aggraver. Des jeunes et moins jeunes ont exprimé leur mécontentement et leur rejet total de ce "fait accompli" d'aller au vote le 4 juillet. Ces manifestations renseignent sur la colère des Algériens qui veulent du changement.