Hier à Bouira et pour le 9e vendredi de suite, ils étaient plusieurs centaines de milliers de manifestants à répondre au message de Gaïd Salah, aux consultations d'Abdelkader Bensalah et au gouvernement de Noureddine Bedoui.La réponse de la rue tout autant que sa détermination à en finir avec ce système n'ont pas changé d'un iota. "Yetnahaw gaâ (ils partent tous)" reste le leitmotiv de la contestation populaire. Tout d'abord le message du chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, a été accueilli avec prudence, voire un certain scepticisme par les marcheurs, qui n'ont pas encore digéré la "désillusion" de l'application de l'article 102 de la loi fondamentale ayant conduit à la désignation de Bensalah à la tête de l'Etat. Des slogans tels que "Sorry Gaïd Salah, El-Chaâb machi djayeh (désolé Gaïd Salah, le peuple n'est pas naïf)", "Oui à la volonté générale, non à la volonté du général" ont été scandés à tue-tête par les manifestants. Les consultations entamées jeudi par Abdelkader Bensalah ont également été dénoncées par les citoyens. Même le nouveau président du Conseil constitutionnel, Kamel Feniche, a été brocardé lors de la marche d'hier. Ainsi des slogans tels que "Le système est arrivé à son finish" et "Finish de jouer, partez tous" ont été scandés. La marche d'hier a rassemblé, selon certaines estimations, plus de 300 000 personnes. Pour ce qui est de l'élection présidentielle prévue le 4 juillet prochain, le peuple est sans appel. "Elle n'aura pas lieu, les juges, les maires ont déjà annoncé leur boycott", pronostiquent la plupart des citoyens interrogés. RAMDANE BOURAHLA