Les présidents des Assemblées populaires communales (APC) de la wilaya de Béjaïa, qui ont organisé une réunion dans le cadre d'une coordination de wilaya, ont réaffirmé, avant-hier, leur "décision du rejet de la prochaine élection présidentielle". Quelque 25 P/APC sur les 43, qui ont décidé de ne pas encadrer le scrutin présidentiel du 4 juillet prochain, ont pris part, avant-hier, à cette réunion, qui a regroupé à la salle de conférences de la wilaya, outre les présidents des APC, des élus et des cadres des formations politiques de l'opposition. Par ailleurs, ils ont désigné, à l'unanimité, le P/APC d'Akfadou, Mohand Aklit, en tant que coordinateur et porte-parole de cette coordination des présidents d'APC de la wilaya. Dans une déclaration rendue publique en début de soirée, ils ont rappelé que "fidèles à (leur) engagement dans le processus révolutionnaire du peuple algérien du 22 février", ils refusent de cautionner cette élection, qui "ne constitue aucunement une réponse à l'exigence de changement portée par les millions d'Algériens de toutes les régions, qui descendent chaque jour dans la rue". Ils considèrent, au contraire, que "tout processus électoral, organisé par les fossoyeurs de l'Algérie, ramènera le pays fatalement à la dictature" et à la case de départ alors que l'écho "enregistré, tant au niveau local que national, par le refus unanime des élus de la wilaya de Béjaïa de préparer ce simulacre d'élection présidentielle que veut imposer le système", ne fait que les renforcer dans leur "conviction d'avoir fait le choix de la raison". Pour ces élus, RCD, FFS, PST, PT et indépendants, ils ne peuvent, objectivement, tourner le dos aux millions de citoyens "qui bravent la répression, la chaleur et les contraintes du jeûne pour réitérer leur volonté de chasser définitivement l'oligarchie qui a confisqué le rêve algérien depuis 1962 à ce jour". En revanche, ils interpellent la conscience des élus de la nation et c'est pour cette raison que leur "détermination à maintenir cette dynamique en élargissant leur champ d'action reste intacte". Ils n'ont pas omis de rappeler que, dès leur première rencontre dans le cadre de cette coordination qui a regroupé les présidents des APC de Béjaïa, ils avaient arrêté le principe d'une marche dans la capitale. C'est à ce titre qu'ils ont relancé leur appel, de manière solennelle, à tous les présidents d'APC et aux élus locaux et nationaux de tout le pays afin de participer à la marche nationale du 13e vendredi à Alger. Ils concluent leur déclaration en appelant les Algériennes et les Algériens à maintenir la mobilisation pacifique et à rester vigilants pour déjouer les tentatives de division de la part de leurs ennemis engagés dans la contre-révolution. Enfin, ils ont insisté pour affirmer que "c'est dans l'union que réside notre force pour l'avènement d'un Etat de droit et pour que vive l'Algérie libre et démocratique". M. OUYOUGOUTE