Le président de la JSK admet toutefois, "puisque la FIFA le permet désormais, que nous avions proposé à la direction du CSC une prime de motivation de 20 millions de centimes pour chaque joueur constantinois». Ainsi donc, le miracle tant attendu n'a finalement pas eu lieu pour la JSK qui a pourtant cru au titre jusqu'à l'ultime journée de ce championnat quelque peu bizarre, mais en vain. À l'issue d'une soirée mémorable où plus de vingt mille supporters kabyles, hommes et femmes, avaient envahi le stade du 1er-Novembre qui affichait complet bien avant la rupture du jeûne, les Canaris ont charmé leur merveilleux public en s'imposant aisément face aux Bordjiens du CABBA (2-0) grâce à deux réalisations signées du buteur maison Rezki Hamroune (37' sur penalty) et d'Abdelwahid Belgherbi (54'). Mais voilà que la fête fut gâchée par ce revers concédé, dans son propre fief, par le CS Constantine, ce club d'envergure, sur qui les Kabyles avaient investi tant d'espoir et de confiance en matière d'éthique sportive. C'est que le gros défi attendu de la part du champion sortant n'a malheureusement pas eu lieu et la victoire finale de l'USMA ne fit pas l'ombre d'un doute au stade du Chahid Hamlaoui. Déjà à la pause, alors que la JSK menait 1-0 et que l'USMA en faisait de même à Constantine sur le score de 2-1, les milliers de supporters kabyles auront vite compris que les dés étaient bel et bien pipés et que la messe était dite. Et en dépit de la grosse frustration qui planait sur le stade de Tizi Ouzou, les supporters kabyles sont quand même sortis de leur torpeur pour saluer, comme un seul homme, le sursaut d'orgueil et le parcours exceptionnel de cette jeune équipe "version Dumas" qui a su redonner de la vie, des couleurs et des clameurs au prestigieux club du Djurdjura. "Nous sommes les champions ! Nous sommes les champions", a scandé le "peuple de la JSK" comme pour signifier que cette nouvelle couvée kabyle aurait mérité aussi le sacre si les Constantinois avaient joué le jeu. "Je crois au 15e titre !", avait martelé le président Mellal durant toute la semaine mais ce dernier a fini par se rendre à l'évidence que "le football se pratique sur le rectangle vert mais il est malheureusement souvent dévoyé en coulisses", a-t-il avoué en fin de match. Et pour cause, c'est un président kabyle très remonté contre les dirigeants constantinois qui a fait face aux nombreux journalistes présents lors du point de presse d'après-match. "Félicitations pour l'USMA mais je considère avec beaucoup d'amertume que nous avons été trahis par les dirigeants constantinois qui n'ont pas respecté l'éthique sportive, ce qui est regrettable à plus d'un titre", dira Chérif Mellal, qui ne s'est pas empêché de jeter un véritable pavé dans la mare. "Dites-vous bien que, puisque la FIFA le permet désormais, nous avions proposé à la direction du CSC une prime de motivation de 20 millions de centimes pour chaque joueur constantinois mais cette dernière nous a exigé la somme astronomique de 2,5 milliards de centimes pour battre l'USMA, ce que nous avons refusé catégoriquement, car la JSK ne mange pas de ce pain", a martelé le boss kabyle qui a conclu que "l'essentiel est que notre public aura bien compris que cette jeune équipe de la JSK méritait beaucoup de respect et de considération et ce titre de vice-champion d'Algérie constitue une récompense et une consécration morale pour le club qui aura l'honneur de retrouver la Ligue des champions africaine et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin". Mohamed HAOUCHINE