Le Croissant lunaire a brillé au-dessus de la mosquée de Cordoue lors de la conférence intitulée : "Le paradigme de Cordoue" qu'a animée le Pr José Miguel Puerta Vílchez durant la nuit du Ramadhan du 26 mai à l'institut Cervantès d'Alger. Dite dans la langue du Hidalgo Don Quichotte de la Manche (1605–1615) et avec une traduction simultanée en français, la salle des actes s'est illuminée du diaporama de photos de la mosquée de Cordoue où l'auditoire a été convié par l'orateur à une escale dans l'Espagne musulmane où il y a tant de similitudes avec nos médinas, dont la ressemblance de ses dédales de ruelle qui évoquent les z'niqat chaulées de La Casbah d'Alger mais aussi Bab El-Fouka et Bab-El-Louz à Béjaïa et les ouast-eddiour(patios) de Tlemcen. Mieux, l'auditoire s'est égayé l'œil à l'audiovisuel qui narrait la mosquée de Cordoue. D'emblée, José Miguel Puerta Vílchez, professeur d'histoire de l'art à l'université de Grenade invite l'assistance à feuilleter la civilisation de l'Espagne musulmane du VIIIe au XVe siècle où sa grande mosquée de Cordoue témoigne du sceau de l'art califal. À ce titre, l'empreinte de l'humanisme de l'Espagne musulmane est une évidence eu égard au legs de la médina de "Qurṭuba" et qui témoigne de la conquête de la capitale d'El-Andalous, a déclaré l'auteur du Livres de référence sur l'Alhambra de Grenade (éd, espagnole 1990). Et en prélude de son allocution qu'il a située durant le Xe siècle, Cordoue fut aussi le siège du califat d'une médina dite affranchie en matière de souveraineté et de pouvoir décisionnel. "Elue ville lumière, voire multiculturelle, Cordoue était l'éden de l'acceptation de l'autre. Si tant est, que le faste de Cordoue enchanta le voyageur et le géographe au motif que la ville reflétait la diversité, l'opulence mais aussi l'aisance dans les sciences" a ajouté l'auteur du livre « Lire l'Alhambra» (éd. Edilux 2012). Réputée pour ses écoles d'où sont issus ses clercs, Cordoue n'a eu de cesse de s'élever au fil des âges grâce à l'érudition de ses savants, ses théoriciens et ses monuments historiques. "Cordoue fut la vitrine de l'art islamique de l'Espagne musulmane" a ajouté l'auteur de L'histoire du droit de la pensée arabe (Al-Andalus et la estetica arabe clasica) (éd. Novela Historica 1997). Bâti au VIIIe siècle sur les décombre d'un temple chrétien wisigoth, la mosquée-cathédrale de Cordoue se devait d'être l'estampille qui marquera la royauté de l'émir Abd Ar-Rahman I. "L'émir exigeait que la lumière influente de Cordoue aille jusqu'à Byzance et Bagdad. En 1236, la mosquée retrouva la croix lors de la prise de Cordoue par Fernand III de Castille. Néanmoins, les chrétiens eurent l'heureuse résolution de laisser en l'état la mosquée qu'ils ajoutèrent à l'esthétique de ce lieu cultuel à la beauté de Cordoue." À noter que le thème du "Paradigme de Cordoue" et son corrolaire de la poésie d'Ibn-Zeydoun a fait l'objet de communications à Londres, au Koweït et aux Emirats. Outre cela, Le professeur José Miguel Puerta Vílchez est aussi le corédacteur d'une encyclopédie sur l'apport de Cordoue en matière d'humanisme et de sciences et d'un manuel touristique sur Cordoue, a-t-on su du conférencier. Alors, et pendant que de l'autre côté de la rive les Espagnols s'évertuent à la préservation de leurs monuments historiques, chez nous, on y assiste les bras baillants à leur dégradation, voire à leur perte. Louhal Nourreddine