Aucun train ne circulera avant 10 jours en raison de travaux, qui vont être entrepris sur la ligne Béjaïa-Alger, au niveau de Bouira plus précisément. C'est ce que nous avons appris avant-hier lorsque nous nous sommes rendus à la gare de Béjaïa au sujet de la mise en service du train rapide Coradia Béjaïa-Alger. Un communiqué de la cellule de communication de la wilaya avait annoncé précédemment que "la ligne ferroviaire Béjaïa-Alger sera renforcée juste après l'Aïd par un train rapide Coradia". Mais ces travaux, manifestement imprévus, reportent de fait cette mise en service. Plus encore, on a appris, auprès des usagers de cette ligne, que cela fera bientôt deux mois, voire trois que les trains de l'après-midi, de 14h35 plus précisément, ne circulent plus. Il ne restait que celui de 6h35 à circuler depuis Béjaïa ou de 7h à partir d'Alger. Les familles béjaouies sont de plus en plus nombreuses à privilégier ce moyen de transport car jugé plus sûr et plus confortable. Et on évite les bouchons, devenus interminables, entre Sidi Aïch et Takrietz. Il faut toujours s'armer de patience avant de rejoindre la bretelle autoroutière. Le communiqué de la wilaya n'a pas manqué de rappeler que le DG de la SNTF avait répondu favorablement à la sollicitation du wali de Béjaïa, à savoir affecter "ce train, connu pour son haut standing, au profit de notre wilaya". Le train Coradia, long de 110 m, est composé de "six wagons dotés d'une capacité globale de 254 sièges, dont 60 de première classe". On a indiqué en outre que ledit train est "rapide, polyvalent et bi-mode (diesel et électrique 25 kV)" et qu'il est utilisé pour les grandes lignes. Sa vitesse peut atteindre 160 km/h. Facile d'accès, le train permet aussi "le déplacement à bord, en particulier pour les personnes à mobilité réduite". Beaucoup continuent à s'interroger, à juste titre, sur le sort réservé au projet de doublement de la voie ferrée, vieux de plusieurs années. Le pouvoir politique n'avait officiellement pas lésiné sur les moyens, puisque quelque 106 milliards de dinars avaient été mobilisés pour réhabiliter et moderniser les installations ferroviaires de la ligne Béjaïa-Béni Mansour, sur 87 km. Le délai fixé pour sa livraison était de 60 mois. Et avec le doublement de la voie ferroviaire, le train de voyageurs circulera à 160 km/h (le train de marchandises à 100 km/h), d'où la suppression des passages à niveau à l'origine des nombreux accidents qu'on déplore chaque semaine. Gagner du temps, réduire les distances entre les personnes et les biens, tel était le pari, sachant que les transports sont devenus un élément majeur de la rentabilité économique. M. OUYOUGOUTE