Des femmes, représentant 17 organisations venues des quatre coins du pays et connues pour leur lutte pour l'égalité et l'émancipation, ont débattu des perspectives du mouvement populaire, notamment de la présence massive des femmes lors les marches. Dans le sillage des mouvements de la mobilisation populaire née au lendemain du mouvement du 22 février, un ensemble d'associations et de collectifs de femmes s'est réuni à Tighremt, village côtier situé sur les admirables rivages de Béjaïa, pour faire entendre leurs voix dans le combat démocratique pour le changement du système politique du pays. Ainsi donc, des femmes, représentant pas moins de 17 organisations venues des quatre coins du pays et connues pour leur lutte pour l'égalité et l'émancipation, ont débattu, du 20 au 22 juin, des perspectives du mouvement populaire, notamment de la présence massive des femmes dans les marches. Dans une longue déclaration sanctionnant leurs travaux qui ont pris fin samedi dernier, les participantes, qui ont esquissé les contours d'une Algérie nouvelle, démocratique et plurielle, n'ont pas manqué de dénoncer et de rejeter "les tentatives de récupération et de division opérées par le régime en réponse aux revendications des Algériens et des Algériennes exprimées à travers les marches populaires". Pour ces associations, "la présence massive des femmes dans les marches est une avancée dans notre combat". Ce qui, d'ailleurs, a favorisé, dans le sillage du mouvement du 22 février, la naissance de collectifs de femmes sur le territoire national pour contribuer à l'avènement d'une nouvelle Algérie "basée sur la justice sociale et contre toute forme de discrimination". "Une Algérie qui prend en compte nos préoccupations, notre exigence de dignité et d'émancipation et notre revendication d'égalité. En un mot, pour dire notre féminisme." Le conclave de Tighremt a eu le mérite de marquer des haltes sur les longues luttes menées depuis des décennies par les mouvements féministes. Les 17 associations et collectifs de femmes signataires de la Déclaration de Tighremt des femmes algériennes en lutte pour l'égalité et l'émancipation ont rappelé leurs revendications qui traitent principalement de l'égalité entre les sexes, selon les dispositions des Constitutions algériennes successives. "Cette égalité implique de mettre un terme aux violences physiques, économiques, sexuelles, psychologiques et symboliques contre les femmes, l'abrogation du code de la famille et une participation libre et effective des femmes dans toutes les sphères de la société." L'Association femmes action et développement d'Annaba (AFAD), la Collective féministe d'Alger, les Femmes algériennes pour le changement pour l'égalité, les Femmes algériennes revendiquant leurs droits d'Oran (FARD), le Collectif des femmes libres de Bouira, le Rassemblement algérien des femmes démocrates (RAFD), le Collectif libre et indépendant des femmes de Béjaïa, le Collectif Assirem n'yellis n'Djerdjer de Tizi Ouzou, l'Association Rachda et l'Espace de résistance féminine d'Alger et bien d'autres encore lancent enfin un appel à toutes les femmes et à tous les groupes de femmes à rejoindre cette mobilisation.