Le procureur de la République près le tribunal de Bir Mourad Raïs (Alger) a demandé, hier, lors du procès en appel de l'homme d'affaires, Ali Haddad, poursuivi pour faux et usage de faux, l'aggravation des peines à l'encontre du principal mis en cause et d'un deuxième accusé dans cette affaire, en l'occurrence Hassan Boualem, directeur du Centre national de production des titres et documents sécurisés d'El-Hamiz, qui avait été déjà condamné à deux mois de prison avec sursis, assortie d'une amende de 20 000 DA. Condamné le 17 juin dernier par le juge d'application des peines près le même tribunal à une peine de 6 mois de prison ferme assortie d'une amende de 50 000 DA, Ali Haddad risque de voir sa peine s'alourdir au vu du réquisitoire prononcé par le procureur de la République, et ce, au même titre que Hassan Boualem. Le verdict est attendu pour le 4 août prochain. Il faut rappeler que les avocats des deux accusés avaient fait appel, à deux reprises, contre le jugement prononcé à l'encontre de leurs clients dans l'espoir d'obtenir leur relaxe. Entendus le 3 juin dernier sur les accusations d'obtention indue de documents administratifs pour Ali Haddad et de délivrance indue de documents pour Hassan Boualem, le parquet avait requis une peine de 18 mois de prison ferme à l'encontre des deux accusés assortie d'une amende avant que le peine ne soit revue à la baisse lors du premier procès où la défense avait requis l'acquittement du principal mis en cause du chef d'accusation de faux et usage de faux avec restitution de tous les documents et de la somme qu'il avait en sa possession, soit près de 4 000 euros et 400 000 DA, lors de son arrestation au poste frontalier d'Oum Teboul, fin mars dernier, alors qu'il s'apprêtait à quitter le territoire national pour la Tunisie. Lors du premier procès, la défense avait plaidé pour la "nullité du procès-verbal d'audition" de l'accusé, arguant que "le dossier de cette affaire était vide et manquait de preuves et de pièces à conviction". Lors des plaidoiries, le juge instructeur avait, quant à lui, soutenu que la possession de deux passeports par le mis en cause était "anormale" et revêtait un caractère pénal. Appelé à la barre, Ali Haddad s'est défendu en justifiant la possession d'un deuxième document de voyage biométrique de 48 pages, du fait que, selon lui, sur son ancien passeport était apposé un visa iranien, ce qui l'aurait empêché de se déplacer librement aux Etats-Unis d'Amérique qui refusent d'accorder un visa pour tout passeport où est apposé un visa iranien. L'accusé s'est, par ailleurs, défendu sur le fait qu'il ignorait qu'il faisait l'objet d'une interdiction de sortie du territoire national (ISTN) le jour de son arrestation à Oum Teboul. Rappelons, enfin, que l'accusé avait comparu le 3 avril dernier devant le juge d'instruction près le même tribunal de Bir Mourad Raïs, lequel avait ordonné son placement sous mandat de dépôt à l'établissement pénitentiaire d'El-Harrach. FARID BELGACEM