L'observation de la cybersécurité et de gouvernance de l'internet, Netblocks, a dénoncé hier dans une publication postée sur son site des "restrictions de l'internet" les vendredi et samedi, notamment à Alger, à Tizi Ouzou, à Bouira, à Sétif et à Jijel. Netblocks est formel : "Les données techniques montrent des similarités dans les restrictions imposées durant le règne de l'ancien président Bouteflika affectant le service internet géré par l'entreprise étatique Algérie Télécom." Il précise que "cela a commencé vendredi avec des coupures s'étendant sur Tizi Ouzou, Bouira, Sétif, Jijel et des parties d'Alger à exactement 00h00 UTC samedi matin". Dans son communiqué, Netblocks ira même plus loin en certifiant que "dans certaines régions les coupures ont commencé à être évidentes à partir de vendredi, lorsque les utilisateurs ont rapporté des difficultés à télécharger ou à partager des photos et des vidéos depuis les manifestations". Netblocks, qui n'en est pas à sa première constatation, lie cette situation au contexte politique actuel et indique sans détour que "ces blocages sont quelque part à l'origine de l'escalade de la crise algérienne qui a déclenché un changement social se traduisant par des appels continus à un gouvernement dirigé par des civils". Et pour expliquer les raisons qui ont amené au recours à de tels procédés, il note que "les perturbations interviennent à la 30e semaine de manifestations populaires contre le pouvoir et le système" avec, pour revendications principales, "des réformes avant la tenue de l'élection présidentielle" en soutenant que "les votes ne peuvent être préservés dans le climat politique actuel" et exige que "Karim Tabbou, arrêté mercredi dernier, soit libéré". Nabila Saïdoun