Soufiane DjiLali, président de Jil Jadid "Il est aventureux d'aller à l'encontre de la volonté populaire"
-"L'organisation de l'élection présidentielle dans le climat actuel est une gageure qui va immanquablement aggraver la crise. Il était tout à fait possible de revenir à la légitimité populaire par un scrutin présidentiel. Malheureusement, les mesures d'apaisement n'ont pas été prises, le dialogue n'a pas répondu aux attentes et la solution telle que proposée n'est pas consensuelle. Il me paraît alors aventureux d'aller à l'encontre de la volonté populaire. Il n'est pas exclu du tout que le mouvement populaire puisse annuler cette élection présidentielle par une mobilisation massive comme cela a été fait le 18 avril et le 4 juillet derniers."
SaId Salhi, vice-président de la LADDH "Le pouvoir accentue le bras de fer" -"Le coup de force tenté par le pouvoir réel et sous-traité par le pouvoir politique et relais du système est voué à l'échec. Il est perçu comme une autre provocation contre le peuple. Il est ressenti comme une humiliation de plus qui a fait sortir le peuple algérien dans la rue le 22 février. Par son entêtement, le pouvoir a opté pour le prolongement de la crise, accentuant le bras de fer, au risque de compromettre la solution politique. Avant d'aller vers des élections qui doivent garantir au peuple algérien l'authenticité démocratique, il est impératif de procéder à des mesures d'apaisement telles que la libération de l'ensemble des détenus, l'ouverture et la libération des champs d'expression démocratique et des espaces d'exercice des droits et libertés, d'amorcer des négociations directes avec le pouvoir réel pour organiser son retrait du politique et le transfert du pouvoir de manière pacifique et graduelle selon un agenda durant cette période, de garantir l'ouverture d'un large dialogue et débat dans la société, de lever les interdictions, d'abroger les dispositifs et lois liberticides, de réviser la Constitution et de mettre en place des instances de transition collégiales, consensuelles et négociées."
Mohamed-Arezki Ferrad, universitaire et militant "Le pouvoir ne croit qu'en la solution sécuritaire" -"Je ne suis pas convaincu par des élections en l'absence d'un vrai dialogue, dans un climat de fermeture des médias, d'arrestations et de répression et qui seront organisées par les symboles de la corruption dans le but de passer en force. Vu la grande mobilisation que j'ai observée durant ce trentième vendredi, le peuple paraît déterminé à faire tomber le régime. Je ne pense pas que le scrutin présidentiel aura lieu le 12 décembre prochain, ni qu'il sera propre, le cas échéant, parce qu'il n'y a pas de volonté politique, pas de mesures d'apaisement. Le pouvoir utilise la force et ne croit qu'en la solution sécuritaire."