La plupart des présidents d'APC concernés ont affirmé avoir pris connaissance de cette liste sur les réseaux sociaux au même titre que tous les autres citoyens. La publication, sur les réseaux sociaux, d'une liste de 22 communes de la wilaya de Tizi Ouzou où les commissions communales des élections sont supposées installées par la fameuse Autorité nationale indépendante des élections, a soulevé, depuis jeudi soir, une vive polémique dans cette région où les personnes figurant sur les listes en question, tout comme les présidents d'APC, ont essuyé les critiques les plus acerbes, voire insultantes. Mais qu'en est-il au juste de cette affaire ? Tout en réaffirmant leur fidélité à la position exprimée dans la déclaration de rejet et de refus d'organiser l'élection présidentielle, rendue publique la semaine dernière par le biais de leur coordination, la plupart des présidents d'APC concernés ont affirmé avoir pris connaissance de cette fameuse liste sur les réseaux sociaux au même titre que tous les autres citoyens. "Deux magistrats se sont présentés il y a environ une semaine à l'APC pour installer cette commission, mais ils n'ont trouvé personne. Personne n'a signé quoi que ce soit, donc ils sont repartis bredouilles, ça, je peux l'affirmer. Mais voilà que je découvre, au même titre que tout le monde, cette liste sur les réseaux sociaux dont j'ignore totalement où et quand elle a été installée", explique Zerar Saâdi, président de l'APC d'Aït Boumahdi, une commune citée sur ladite liste des 22. M. Zerar souligne, néanmoins, que les personnes inscrites sur la liste existent bel et bien, mais qu'elles n'ont rien signé. "La commission des élections n'a pas été installée à Aït Boumahdi", a-t-il précisé, soulignant que si la coordination des P/APC tarde à réagir à cette affaire, les trois édiles communaux de la daïra des Ouacifs se réuniront pour le faire. De son côté, le président de l'APC d'Irdjen a expliqué que "ni les magistrats ni d'autres responsables ne se sont présentés pour l'installation d'une quelconque commission. J'ai découvert la liste par le biais de citoyens de la commune et je n'ai aucune idée de l'endroit où cette commission aurait été installée. En tout cas, pas au siège de l'APC". "Je n'ai également aucune information concernant les personnes dont les noms figurent sur cette liste", a-t-il ajouté. À Yakourène, dont le P/APC, d'obédience FLN, a été le premier à démissionner de ce parti dont le peuple demande la dissolution et le premier également à avoir annoncé son refus d'organiser l'élection du 4 juillet, c'est plutôt une démission collective qui a été rendue publique par les personnes dont les noms ont été cités. La même annonce a été faite également à l'APC de Larbâa Nath Irathen et à d'autres communes encore où les personnes citées soutiennent avoir été désignées à leur insu. Leurs démissions et démentis continuent de pleuvoir en tout cas sur les réseaux sociaux. À l'APC d'Aït Yahia, daïra d'Aïn El-Hammam, c'est le vice-président de l'APC, Belaïd Aït Kaci, qui a réagi sur les réseaux sociaux pour démentir l'installation de la commission électorale. "Je tiens à démentir ces informations qui circulent sur les réseaux sociaux quant à l'installation de la commission communale électorale", a-t-il écrit. Et d'ajouter : "Nous avons refusé d'encadrer l'élection du 18 avril et celle du 4 juillet pour la simple raison que nous sommes des élus du peuple et partie prenante de la révolution du 22 février. ‘Ulac lvot ulac' est la sentence des référendums populaires de chaque vendredi. Nous exécuterons sans aucune hésitation cette sentence en ce qui concerne l'élection prévue le 12 décembre prochain." Pour lui, l'objectif de ces fakes news est de "faire croire que ces commissions ont été installées avec le consentement des membres des APC et de monter les populations contre les élus". "Les résidus de l'ancien régime, très actifs sur les réseaux sociaux, sont actionnés pour propager ces manœuvres, afin de porter un coup fatal à la mobilisation du peuple contre la tenue de l'élection du 12 décembre", a-t-il conclu. En des termes différents, la plupart des édiles communaux ont réagi de la même façon à cette affaire. En effet, il est difficile de croire à l'installation officielle des commissions communales tant que la commission de wilaya n'est pas encore installée. Du moins officiellement. À moins, donc, que leur installation ait été effectuée dans la clandestinité. Cette liste diffusée de manière officieuse et anonyme peut avoir comme objectif de porter un nouveau coup à la révolution du peuple.