Alors que le pouvoir veut organiser l'élection présidentielle en décembre, les partis politiques de l'ancienne alliance qui soutenaient Bouteflika disparaissent de la scène politique. Emprisonnement des chefs, démissions en cascade et manque de visibilité politique ; depuis le début du mouvement populaire, les partis de l'ancienne alliance présidentielle sombrent dans un coma profond. Seuls leurs sigles résistent au temps. Symbole du parti unique et de la dictature qui a géré le pays depuis l'indépendance, le FLN est devenu, ces derniers temps, l'ombre de lui-même. Face aux assauts de l'opposition et de nombreux acteurs politiques qui réclament sa dissolution, la restitution du sigle (FLN), donc à tous les Algériens et sa mise au musée, l'appareil du parti est tétanisé. Après une tentative de reprendre le terrain suite à la désignation de Mohamed Djemaï en tant que secrétaire général, le FLN est retourné dans "sa tanière". La situation est devenue même complexe avec la mise en détention du premier responsable de la formation politique. Une réunion du bureau politique, jeudi dernier, a entériné cette mise en veilleuse d'un parti qui occupait, durant de longues années, le devant de la scène politique. Son alter ego, le RND, n'est pas en meilleure forme. Malgré la candidature à la prochaine présidentielle de son secrétaire général par intérim, qui tente de se refaire une virginité, les choses ne vont pas pour le mieux pour un parti qui n'arrive pas à faire oublier que son ancien secrétaire général s'appelle Ahmed Ouyahia, et il est en prison. Des dissensions internes vont aggraver la situation du parti. Car l'unité de façade affichée depuis le mois de juin dernier commence à se fissurer suite à la déclaration de candidature d'Azeddine Mihoubi à l'élection présidentielle. Si ces deux partis, vitrines du régime politique algérien ces dernières années, tentent de survivre contre vents et marées, leurs deux anciens compagnons sombrent carrément dans l'oubli. TAJ et le MPA, visiblement incapables de survivre à leurs chefs emprisonnés, disparaissent des radars. Le parti d'Amar Ghoul a même tenté de désigner un secrétaire général par intérim. Peine perdue. Dans l'attente d'un nouveau chef, cette formation se contente de communiqués épisodiques. C'est le cas de celui qui a été diffusé samedi dernier dans lequel les responsables du parti évoquent une "participation" au prochain scrutin présidentiel. Chez le Mouvement populaire algérien, la crise semble être plus profonde. Le parti est carrément paralysé depuis la mise en détention provisoire d'Amara Benyounès. Aucune instance de cette formation ne s'est réunie. Aucun communiqué n'est diffusé en dehors de petites déclarations qui consistent à "soutenir" les initiatives de l'armée. La dernière en date a été signée par le chef du groupe parlementaire, Chikh Barbara, pour appuyer, une nouvelle fois, les déclarations du chef d'état-major de l'ANP. Bizarrement, aucune instance de cette formation politique n'a réagi. Même pas le Conseil national qui est censé détenir la légitimité du congrès. Outre l'arrestation de leurs dirigeants, ces partis politiques, qui ont toujours appuyé Abdelaziz Bouteflika, subissent l'excommunication de la classe politique, sont dans le viseur des Algériens qui les vilipendent tous les vendredis et mardis. Certaines de leurs permanences ont même été ciblées par des attaques de manifestants. Ali Boukhlef