Le sit-in organisé, avant-hier jeudi à 10h, par la communauté chrétienne devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou à l'effet de protester contre la fermeture de leurs églises dans la région, a été violemment réprimé par la police qui a été déployée en grand nombre depuis les premières heures de la matinée sur les lieux. Au moins une quarantaine de personnes, entre membres de la communauté chrétienne et les citoyens venus les soutenir, ont été embarqués de force par les policiers. Ce n'est qu'en début d'après-midi que les personnes interpellées ont été relâchées à la suite d'une mobilisation des avocats de la Ligue des droits de l'Homme et de citoyens. À travers cette action de protestation, la communauté chrétienne de Tizi Ouzou comptait dénoncer la fermeture, mardi dernier, de trois églises dont la première à Makouda et les deux autres au chef-lieu de wilaya où elles ont ouvert leurs portes depuis 1996. Selon les fidèles de ces églises, ces lieux de culte chrétien ont été fermés sur arrêté du wali de Tizi Ouzou. Tout en dénonçant cette violence contre une "communauté pacifique", le président de l'Eglise protestante d'Algérie (EPA) et pasteur de l'église "Plein évangile", Salah Chalah, a expliqué que l'objectif du rassemblement de jeudi était d'exprimer le mécontentement de la communauté chrétienne après la fermeture de 7 églises au total à Tizi Ouzou, dont 3 en moins de 48 heures. Dans une déclaration rendue publique, l'EPA a expliqué que "sans décision de justice, les autorités ont procédé à la fermeture au total d'une douzaine d'églises à Tizi Ouzou et à Béjaïa". "Alors que les chrétiens d'Algérie ont toujours vécu leur foi dans une fraternelle convivialité avec leurs concitoyens qui ont d'autres croyances, la fermeture arbitraire de ces lieux de culte survient dans un moment particulier", a estimé l'EPA. Celle-ci a également relevé le fait que "la liberté de culte, pourtant garantie par la Constitution, est violée dans les faits". Tout en déplorant l'attitude des autorités, l'EPA appelle à l'annulation de ces décisions qu'elle a qualifiées d'"arbitraires" et qui risquent, a-t-elle averti, "de porter atteinte à la cohésion nationale".