Après la fermeture, en août dernier, de l'église de Boudjima, dans la daïra de Makouda, celle de Boghni, au sud-ouest de la wilaya de Tizi Ouzou, a été fermée, avant-hier, par le wali, qui a motivé sa décision par "l'absence d'une autorisation administrative". Une décision qui n'a pas tardé à susciter une vive réaction de l'Eglise protestante d'Algérie, EPA, qui a dénoncé, hier, à travers un communiqué, une vague de fermeture des lieux de culte protestant. Tout en dénonçant la mise sous scellés de la salle de culte de l'église de Boghni, l'EPA a expliqué que "le même motif abusif et infondé est, encore une fois, avancé par les autorités pour justifier cette énième fermeture". À ce titre, l'EPA rappelle que "l'église de Boghni est bel et bien affiliée à l'association de l'Eglise protestante d'Algérie, qui dispose d'un agrément en bonne et due forme, délivré par l'Etat algérien en 1974". "Tous les dossiers que l'EPA avait déposés, par le passé, auprès de la Drag de Tizi Ouzou, conformément aux instructions du ministère de l'Intérieur, restent sans réponse", a regretté l'EPA, précisant que "la commission nationale des cultes, prévue dans le cadre de la loi 2006 et régissant le culte autre que musulman, n'a jamais siégé à ce jour". Concernant cette vague de fermeture de lieux de culte protestant, l'EPA dit trouver "paradoxal que les autorités usent du prétexte de non-conformité à la réglementation pour fermer les lieux de culte des églises protestantes". C'est pourquoi elle dénonce "une volonté manifeste des pouvoirs publics de fermer les églises protestantes, alors que la liberté d'exercice de culte est garantie par la Constitution algérienne". Pour conclure, l'EPA estime que, "finalement, la loi de 2006, censée régir et organiser les cultes autres que musulman, s'est avérée dans les faits un arsenal juridique destiné, ni plus ni moins, à museler l'Eglise protestante d'Algérie". Et d'interpeller enfin "les hautes autorités du pays à mettre fin à cette vague de fermeture des lieux de culte protestant et de procéder à la réouverture de ceux déjà scellés, dont cinq à Béjaïa et à Tizi Ouzou".